Sans le FFS, tout est possible !

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La vie politique locale étant ce qu’elle est, les formations influentes dans la région n’éprouvent plus la moindre gêne pour rompre leurs longs mois d’inertie et entreprendre de s’arracher-souvent sans état d’âme – les rangs d’élus de la wilaya.

C’est le cas de le dire pour les législatives de mai prochain. A la faveur d’un calendrier électoral devenu plus pressant, les formations politiques se ruent (déjà) vers les services de la DRAG pour y retirer les fameux formulaires de candidature. A l’heure qu’il est, des éléments recoupés nous ont permis d’établir que pas moins d’une dizaine de partis se sont déjà acquittés de ladite démarche. Il s’agit du FLN, RND, UDR, RCD, PT, Hamas, El Islah, FNA, Majd, et Ahd 54.

D’autres échos parlent également, avec beaucoup d’insistance, de trois listes indépendantes, dont une serait parrainée pour les archs.

D’ici le 1er avril prochain, date-butoir de dépôt des candidatures, elles seront probablement une quinzaine de listes à se partager les 14 sièges de députés impartis à la wilaya de Tizi-Ouzou. Des listes qui s’affronteront certainement à couteaux tirées puisque, désormais, tout le monde sait que… tout le monde part à chances égales !

La défection du FFS y est pour beaucoup. Une défection qui constitue une vraie aubaine politique pour tous les candidats, ne serait-ce que pour rêver d’une prestation honorable en l’absence du grand ténor. Cet état de fait constitue d’ailleurs l’une des rares certitudes de ce scrutin, en plus de l’incidence inexorable du boycott du FFS sur le taux de participation.

Revigorées par ces données fort encourageantes, les formations en lice veulent donc jouer leurs cartes à fond. “On ne lâchera rien tant que c’est encore jouable” ! se seraient- t-elles certainement dit. A partir de là, tous les coups, même les plus osés, seront permis. Enfin, presque ! En témoigne cette incroyable agitation qui entoure l’opération de confection des listes où les jeux se font de plus en plus serrés. Les tractations politiques et les intrigues de coulisses sont légion, et chacun se démène comme il peut pour pouvoir élaborer, dans les délais, une liste consistante, ou du moins “correcte”. Mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, aucune des formations engagées dans ces joutes électorales n’arrive vraiment à s’acquitter convenablement de cette tâche. Selon les échos qu’on a pu recueillir ici et là, la mouture définitive des listes de candidatures posent de sérieux problèmes aux prétendants. Mieux, certains partis comme le FLN et le RND seraient litéralement minés par des querelles intestines dues aux différentes manœuvres d’imposer certains candidats au détriment d’autres. Autre source d’instabilité pour nos malheureux politiques : la “pénurie” de candidats d’envergure politique et sociale. Les partis de la région, agacés par ce fait aussi désobligeant, s’arrachent carrément les personnalités censées leur apporter des voix et… des sièges. Résultat des courses, la confusion semble se généraliser parmi tous les candidats à la députation, même parmi les indépendants.

La bataille sera donc serrée, mais surtout impitoyable.

Ahmed Benabi

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