L’Algérie en pleines négociations

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L’Algérie est en train de « négocier la révision du prix de son gaz pour l’aligner sur les prix actuels. Il y aura probablement un dollar par million de BTU (British Thermal Unit) de plus que ce qui est facturé actuellement », a déclaré le ministre de l’Energie Chakib Khelil dimanche à la radio chaîne III lors de l’émission matinale L’invité de la rédaction. Les motifs de cette perspective d’augmenter en fait le prix du gaz algérien à l’exportation, notamment vers l’Espagne, tiennent, en fait à deux raisons principales développées par le ministre. D’une part, le fait que « les fournitures de gaz livrées (actuellement) dépendent d’anciens contrats dont les prix de vente sont plus bas que les prix obtenus des autres clients desservis dans la péninsule ibérique », a-t-il expliqué, soulignant, par conséquent, que l’Algérie envisage de « ramener ces prix à des niveaux raisonnables qui tiennent compte des augmentations du prix du gaz sur le marché international tout en tenant compte des incidences sur les consommateurs espagnols, avec des formules qui seront revues dans le temps ».

L’autre raison, d’autre part, bien que n’ayant pas été abordée, en tant que telle, par le premier responsable du ministère de l’Energie, semble couler de source, toutefois, et a trait, aux incidences du prix du gaz induites par son indexation sur le prix du pétrole, dont les cours sur le marché international demeurent élevés. Chakib Khelil, a abordé, en revanche ce rapport entre les deux sources d’énergie, sur un tout autre angle, celui relatif à la supposée  » OPEP de gaz  » dont, l’UE suspecte, notamment, que l’Algérie s’y attellerait avec le partenaire russe, autre grand producteur de gaz, après la signature en août d’un accord stratégique sur le gaz entre la compagnie publique Sonatrach et la compagnie russe Gazprom. Ce que l’Algérie, à travers son ministre de l’Energie, dément de façon constante. Chakib Khelil s’en est encore une fois défendu, ce dimanche il a déclaré que « les prix du gaz (étant) indexés sur les prix du pétrole, qui répondent déjà à la politique et à la stratégie de l’Opep, celle-ci contrôle la fourniture du pétrole et donc le prix du pétrole, qui contrôle le prix du gaz”, avant d’interroger en guise d’argument, “à quoi servirait une Opep du gaz, puisque nous avons déjà une Opep du pétrole qui définit indirectement le prix du gaz ? »

Concernant la perspective de révision des prix du gaz algérien à l’exportation, Chakib Khelil, a estimé les gains financiers qui en résulteraient pour l’Algérie, à 650 millions de dollars de revenus supplémentaires.

L’explication chiffrée de l’augmentation du prix a été faite par M. Khelil, ayant tablé qu’avec  » une augmentation de 1 dollar par million de BTU, notre pays engrangerait un revenu supplémentaire de 650 millions de dollars  » S’agissant du projet dit GME entre l’Algérie et la péninsule ibérique l’invité de la chaîne III, a déclaré que « c’est un projet algéro-espagnol qui est en cours de réalisation et dont la grande partie est déjà réalisée en Algérie, l’autre partie en Espagne est aussi en cours de réalisation. Il reste la partie sous-marine qui va être réalisée, sachant que les appels d’offres ont été déjà lancés dans ce sens », précisant que le coût global de l’investissement dans ce projet est de l’ordre d’un milliard et demi de dollars. La révision des prix du gaz algérien exporté vers L’Espagne sera l’une des principales questions qui seront abordées lors de la visite officielle, qui débutera aujourd’hui du roi d’Espagne Juan Carlos, a affirmé, par ailleurs, Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines.

H. O.

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