“Vivre ensemble, différents”, c’est en ces termes que l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a choisi de célébrer ce 20 mars la Journée internationale de la Francophonie. Cette date a été retenue en commémoration de la signature, en 1970 à Niamey (Niger), du traité portant création de l’ACCT, aujourd’hui Organisation internationale de la francophonie.
« Ces mots sont là pour nous rappeler tout ce qui nous rapproche, mais aussi tout ce qui nous sépare », a déclaré M. Abdou Diouf, secrétaire général de la francophonie. Pour les 200 millions de locuteurs de français à travers le monde, la Journée internationale de la francophonie est, chaque année l’occasion de fêter cette langue, d’affermir leur solidarité et d’adhérer à l’engagement de la francophonie en faveur de la diversité culturelle, d’autant que la Convention internationale sur la diversité culturelle, adoptée à l’Unesco en 2005 et pour laquelle la francophonie s’est fortement mobilisée, entrera en vigueur le 18 mars 2007, soit deux jours avant la Journée internationale de la francophonie.
Depuis l’institution en 1990 d’une Journée internationale de la francophonie, la célébration du 20 mars donne lieu à de plus en plus de manifestations dans tous les pays francophones.
A titre de rappel, l’Organisation internationale de la francophonie est l’unique organisation intergouvernementale de la francophonie, dont la Charte, adoptée en novembre 2005, reconnaît également quatre opérateurs spécialisés : l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), la chaîne de télévision TV5Monde, l’Université Senghor parlementaire de la francophonie d’Alexandrie et l’Association internationale des maires francophones (AIMF). L’Assemblée parlementaire (APF) est l’assemblée consultative de la francophonie. « Cette célébration témoigne de l’enthousiasme croissant que suscitent la langue française et les valeurs de la francophonie. Pour nous rappeler ces différences précieuses qui font la richesse de la communauté francophone, mais aussi ces différences intolérables qui fondent l’action de la francophonie », lit-on dans la déclaration.
Cette journée sera l’occasion pour tous, partout sur les cinq continents, de fêter la langue française qui offre une formidable chance de communication par- delà les frontières et les océans ; elle permet aussi de rencontrer et d’entrecroiser les différentes cultures et les traditions. « Cette langue que nous avons en partage est à la fois une et plurielle, parce qu’elle appartient à tous les francophones, parce que tous les francophones la fécondent aux accents de leurs propres langues et de leurs propres cultures », a estimé M. Diouf. Pour lui, cette journée sera donc l’occasion de voir s’exprimer avec éclat la littérature, la chanson, le cinéma et la création francophones. L’esprit dans laquelle a été créée l’OIF est de réunir des pays parmi les plus industrialisés et ceux parmi les moins avancés, ainsi que des pays où tous ont accès à l’éducation, à la formation, aux technologies les plus modernes de l’information et de la communication, et de ceux où les enfants n’ont même pas le droit à l’alphabétisation, des pays en paix et ceux en situation de crise ou de conflit meurtrier et permettre de dénoncer sans cesse ces situations. « Que cette journée soit donc l’occasion pour les plus favorisés d’entre nous d’avoir une pensée pour les plus défavorisés », a ajouté le secrétaire général de l’OIF. Rappelons que l’Algérie, non membre de l’Organisation internationale de la francophonie, mais régulièrement sollicitée pour y adhérer, comptabilise la seconde communauté francophone au monde, avec environ 20 millions de locuteurs.
Mohamed Mouloudj