Des promesses en l’air…

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L’Algérie célèbre, aujourd’hui, la Journée nationale des handicapés marquée par de nombreuses difficultés sur lesquelles bute cette tranche vulnérable de la population.

Comme à l’accoutumée, l’Algérie s’apprête à célébrer le 14 mars, la journée nationale des Handicapés. Cette catégorie est estimée, selon le bilan de l’Office national des statistiques (ONS), à 1,8 million de personnes invalides physiquement, alors que la Fédération des associations des handicapés moteurs (FAHM), regroupant une soixantaine d’associations, avance un nombre de 3 millions de handicapés moteurs. Une situation qui tend à s’aggraver, alertent des experts, à cause de la tendance haussière des accidents de la circulation en Algérie. Au titre de l’aide sociale à cette catégorie de la population, l’Etat a attribué un budget qui s’élève à 30 milliards de dinars. De son côté, le ministre de l’Emploi et de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbas, a déclaré que son département a dépensé, en 2005, quelque 54 millions de dinars pour l’action sociale. A cet effet, plusieurs structures spécialisées, au nombre de 134, sont crééesdans le pays pour la prise en charge, notamment, des enfants handicapés, dont 87 787 sont âgés entre 6 et 15 ans. Aussi, en vertu de la loi relative à la protection et à la promotion du handicapés adoptée en mai 2002 en réservant au moins 1% des postes d’emploi à cette catégorie, le ministre de tutelle a promis la réservation de 2 500 postes de travail permanents aux personnes handicapées à partir de janvier 2005, et 500 postes de travail dans le cadre du préemploi ainsi que 1 800 postes d’emploi dans le cadre des activités d’intérêt général. Cependant, ces actions peuvent-elles suffire pour une véritable prise en charge du handicapé, dont le seul idéal est sa réinsertion sociale et son intégration comme un citoyen à part entière ? Cette catégorie tant marginalisée par le pouvoirs publiques considère que cette journée est un symbole de fête et de joie pour les uns et sera à la fois une journée de protestation pour les autres, selon l’association des sourds et muets d’Alger.  » Les pouvoirs publics doivent arrêter d’agir seuls, sans consulter les associations qui connaissent le terrain. Pour qu’un programme réponde réellement aux besoins des personnes handicapées, il faut qu’il soit ratifié par les associations qui le représentent », a indiqué le président de l’association dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction. Le même responsable a précisé que la bonne volonté du gouvernement ne suffit pas à diminuer les problèmes des personnes handicapées si leurs besoins ne sont pas identifiés. Plus explicite, le président de ladite association cite l’exemple des 1000 DA que touche l’handicapé.  » Comment voulez-vous qu’un handicapé vive et subvienne à ses besoins avec cette somme que lui alloue la direction de l’action sociale ? Pour ce qui est du logement, comment aucun sourd et muet n’a bénéficié d’un logement soit dans le cadre social ou participatif, pourtant, c’est une réalité chez nous. « . Pour exprimer leur colère, le président de l’association sollicite les autorités publiques pour la tenue d‘un rassemblement des handicapés auditifs (sourds et muets).

Nabila Belbachir

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