La porte-parole du parti des travailleurs, (PT), Louisa Hanoune, a rendu publique les conclusions du Comité central du parti qui s’est réuni la semaine dernière. Au cours d’une conférence de presse tenue au centre international de presse, à Alger, Hanoune, fidèle à sa rhétorique dénonciatrice, a tiré à boulets rouges sur le processus de la privatisation et ses promoteurs parmi les ministres. « Il n y a aucune raison à ce qu’on signe l’accord d’association avec l’Union européenne. Des experts européens affirment que cette signature induit la perte de 58 000 postes d’emplois et 58 milliards de dinars ainsi que la faiblesse de la consommation. Même le ministre du Commerce a accrédité ces chiffres », explique-elle et d’ajouter que le ministre de la Participation et de la promotion de l’investissement voulait aller jusqu’à la privatisation de toutes les entreprises publiques. La porte-parole du PT assure que le ministre des Hydrocarbures, Chakib Khelil, par la présentation de sa loi sur les Hydrocarbures, voulait mettre le pays sous la tutelle étrangère. « La privatisation a induit des conséquences catastrophiques », clame-t-elle. Hanoune en veut pour preuves le bradage des entreprises nationales en précisant que la briqueterie de Remchi a été cédée gratuitement et les travailleurs sont restés sans salaire. Elle affirme que l’application du système LMD dans les universités algériennes est intervenue malgré le mécontentement des étudiants lesquels n’ont pas hésité à descendre dans la rue pour vilipender un système, imposé, selon la présidente du PT, de Bruxelles. « Il est temps d’ouvrir le débat sur l’accord d’association qui a bradé 400 entreprises », préconise-t-elle.
Abordant le sujet de la tenue récemment des assises de l’industrie, la conférencière sort ses griffes pour dénoncer l’attitude du ministre des participations. « Il est inconcevable que Temmar crée une agence pour la privatisation. Cela n’est jamais arrivé dans le monde. Le CPE a plus de prérogatives que le president de la République. Les entreprises demandent un peu de subvention. La privatisation qui a commencé en 1995 a été sous la pression et la menace. Il est temps d’annuler cette loi », estime-t-elle. Dans le même ordre d’idées, la secrétaire générale du PT s’interroge comment Temmar a proposé la privatisation du CTC alors que cela est du ressort de l’Etat. « Il y a des personnes qui luttent pour la sauvegarde des richesses nationales et d’autres font tout pour préserver ce que le FMI a imposé », dit-elle. Même le ministre des Hydrocarbures, Chakib Khelil, n’a pas échappé aux tirs croisés de la porte-parole du PT. « Il est en train de démanteler le secteur pétrochimique. » regrette-elle avant de rappeler que la loi proposé par Khelil sur les hydrocarbures devant 70 députés de l’APN a été adopté au moment ou le sang des manifestants coulaient en Kabylie. « Ces lois sont intervenues dans un contexte de guerre déclaré par les puissances mondiales et des institutions monétaires internationales », note Hanoune. S’agissant de la participation de son parti aux élections législatives prochaines prévues pour le 17 mai, la porte parole du PT a expliqué que cette implication dans la course électorale est motivé par le « devoir » de contrecarrer les intentions hégémoniques de certains pays étrangers dans la région du Maghreb, notamment des Etatunis à travers son projet du grand moyen-orient (GMO). » Les élections pour nous sont des compagnes de mobilisations dans la perspective de changer les politiques venues de l’extérieur. On ne permet pas à ce que par les voix des citoyens les députés fassent des affaires », souligne l’oratrice pour qui le mandat de l’émigration devrait être supprimé pour la simple raison que les députés issus de l’émigration ne peuvent changer le cours des choses auprès de la communauté étrangère puisque cela relève, dit-elle, de la souveraineté du pays d’accueil, notamment la France.
Hanoune a dénoncé le phénomène de « la vente des signatures » avec lequel de prétendus militants s’adonnent sans aucun scrupule. D’après la conférencière, le parti des travailleurs bouclera la préparation des listes électorales avant le 25 mars. « Le comité central a convenu de la continuité parlementaire. Nous ne sommes pas des professionnels de la politique mais des militants politiques », conclut-elle.
Hocine Lamriben