Le 14 Mars est la Journée internationale des handicapés, comme le 8 Mars est la Journée internationale de la femme.
Comme pour la femme, on mettra en avant les handicapés : on parlera de la difficulté d’être invalide, de la douleur de traîner une souffrance toute sa vie, d’être confronté à des difficultés multiples. Comme tous les ans on entendra des handicapés se plaindre du fait qu’on ne s’occupe pas d’eux, qu’ils souffrent de discrimination dans le travail (qui voudrait employer des infirmes ?), on demandera aussi la revalorisation des pensions (qui sont dérisoires), on revendiquera l’aménagement des lieux publics pour en faciliter l’accès aux personnes à mobilité réduite… Et pour clore la journée, on présentera quelque génie ou phénomène, un sans bras qui tape sur un clavier avec les doigts de son pied ou quelque handicapé bardé de diplômes et le tour sera joué : on a bien passé la Journée des handicapés. Et les handicapés retourneront à leurs problèmes, comme les femmes retournent à leurs mioches et à leurs fourneaux après le 8 Mars. Et rendez-vous sera pris pour l’année prochaine où on retrouvera les mêmes problèmes… et les mêmes revendications, parce que toujours insatisfaites ? Et si les associations de handicapés, si la société civile dans son ensemble se mobilisait pour faire aboutir réellement les revendications des handicapés ? et si l’Etat prenait réellement en charge cette frange de la société ? Cela vaudrait tous les discours, toutes les festivités…
S. Aït Larba