Ils sont nombreux, sur le bord des routes, à proposer, dans des cageots, des paniers, ou tout simplement sur le sol, les produits des verges et des champs : carottes, navets, blettes, avec leurs feuilles et même, comme pour en prouver l’origine, un peu de terre.
Mais les produits vedettes, ceux qui sont particulièrement appréciés par les clients, c’est le cardon,, et surtout les cardes d’artichaut, la fameuse “taghediwt” des berbérophones et “la gernina” des arabophones dont beaucoup de citadins, notamment d’Algérois, qui fréquentent les routes de Kabylie raffolent.
Il y a bien sûr des oignons, de la pomme de terre, mais ce sont les herbes qui ont la côte : en plus des cardes d’artichaut, on trouve le poireau et l’oignon sauvage –le fameux bibras que l’on fait cuire dans du pain- et d’autres produits de la montagne que seuls ceux qui les vendent peuvent nommer. On trouve aussi des animaux, notamment des oiseaux, que la peur de la grippe aviaire a fait disparaître à un moment donné mais qui sont revenus : étourneaux, pigeons, perdrix, cailles…
Il y a encore les produits cuisinés: galette sans levain –aghrum- et galettes levées –tamettunt- ainsi que les mhadjeb, sortes de crêpes fourrées d’oignons et de tomates frites. Des délices, et surtout des produits naturels qui font arrêter les automobilistes.
Il y a non seulement la nostalgie de produits prisés par de nombreuses gens mais aussi le désir de consommer des produits du terroir. Produits fruits et naturels, dit-on, qui changent un peu des produits habituellement consommés dans les villes !
S. Aït Larba