«Le Fleuve détourné» a focalisé l’intérêt à Bouira

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l Comme elle le disait à un confrère, c’est son Fleuve détourné que Hamida Ait El Hadj a offert au public. En effet, à travers l’adaptation de l’œuvre magistrale et contemporaine de Rachid Mimouni, la dramaturge livre des fragments de vécu que sa sensibilité a capté dans la société. Ainsi, le personnage de la sourde-muette interprété par Nadia Boualem est plus qu’un clin d’œil à cette frange de la société. En associant une sourde-muette au jeu de planche, Hamida Aït El Hadj a voulu et a réussi à donner l’occasion aux handicapés de s’exprimer, de jouer et d’exister. Le personnage du fou incompris créé pour les besoins de la pièce et incarné par Réda Doumaz est un autre clin d’œil que le metteur en scène a voulu à l’endroit de «l’intelligentsia algérienne», disait-elle. Ceci dit, l‘œuvre de Mimouni est toujours là. Il ne s’agit nullement d’un grotesque lifting que l’œuvre originale aurait subi. C’est toute l’intelligence et la sensibilité du metteur en scène et du texte d’Omar Fetmouche qui ont été mis au service de l’adaptation. Présenté à Bouira, mercredi dernier, Le fleuve détourné a pu focaliser l’intérêt d’un public non habitué au jeu de planche et d’habitude indiscipliné. Cela a été rendu possible par bien sûr une trame toujours d’actualité et dénonciatrice d’une injustice, mais aussi par le jeu des acteurs dont Réda Doumaz et Lotfi double kanon, lesquels, pour la première fois ont foulé les planches. A souligner aussi la présence effective, jusque parmi le public, de la Direction de la culture qui est bien partie pour réussir le pari de réinventer la culture dans une wilaya malmenée par le terrorisme.

T.O.A

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