Entre satisfaction et déception

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“L’entreprise a été depuis 2000 au centre des préoccupations de l’organisation de l’administration fiscale. Au plan législatif, l’accent a été mis sur la baisse de la pression fiscale à même de tenir compte de la tendance de l’Algérie à préparer son adhésion à l’Union européenne. Au plan organisationel, le contribuable est suivi de manière permanente par les différentes directions à l’exemple du centre des impôts et du centre de proximité.  » c’est ce qu’a affirmé sur un ton euphorique, hier, M. Rabia, directeur général des Impôts, au centre de presse d’El Moudjahid, au cours d’une conférence-débat consacrée à “La fiscalité algérienne et son apport à la croissance économique”. Ont pris part cette rencontre des spécialistes professionnels et des chefs d’entreprise. Pour sa part, M. Maouchi, conseiller fiscal et directeur d’entreprise a rappelé que l’administration fiscale a accompli d’énormes progrès, en précisant que le taux était auparavant à 18 avant d’être ramené jusqu’à 4.

Il se dit entièrement favorable à la suppression de la TAP, impôt de 2% relevé sur les entreprises économiques.

 » Le seul laissé pour compte, est le salarié. On dirait qu’il n’existe pas. Lors de la revalorisation du SNMG, on n’a pas revu à la hausse l’IRG. Il faut revoir ce paramètre « , préconise-t-il avant de souligner que concernant le contentieux fiscal, il y a plus de satisfactions que de déceptions. Intervenant, de son côté, M. Seraî, expert fiscal a tenu à rappeler certaines vérités.  » Le contentieux entre le citoyen et les impôts perdure en raison de la méconnaissance du mécanisme. Payer ses impôts est un devoir national et un acte de citoyenneté. Nous faisons très peu dans la vulgarisation et l’information à l’égard de la fiscalisation. On a souvent peur d’aller payer ses impôts. La refonte fiscale est intervenue dans une période difficile « , estime-t-il. Stigmatisant le manque de logistique, le conférencier estime avoir saisi le ministère des Finances pour mettre la main dans la poche et moderniser ce secteur en assurant plus de moyens matériels. M.Seraî indique que les salaires du personnel des impôts sont  » faibles”.  » C’est triste qu’un directeur de wilaya des impôts touche une rémunération de 36 000 DA « , regrette-t-il. Et de souligner que  » c’est pour cette raison que de jeunes fonctionnaires versent dans des pratiques douteuses et se trouvent sous l’influence de gros commerçants « .

L’intervenant appelle les pouvoirs publics à s’investir dans des campagnes de sensibilisation afin de mettre à l’aise le million de population fiscalisé. Voulant donner plus d’éclairages, M. Rabia reconnaît la faiblesse de la communication à l’égard des citoyens contribuables.  » Nous ne savons pas communiquer « , concède-t-il. 10 000 agents fonctionnaires des Impôts bénéficieront d’une formation à l’horizon 2009, ajoute l’orateur, en émettant le souhait de voir « les pouvoirs public faire l’effort d’améliorer les salaires. »

Hocine Lamriben

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