De la fin de l’année 2002 à la tenue des élections partielles, dans de nombreuses communes de la région est de Bouira où les élections locales n’avaient pas eu lieu, une anarchie généralisée s’était partout installée. Les SG auxquels étaient confiés la gestion des affaires courantes des municipalités à l’époque avaient très vite perdus le contrôle de la situation sous les pressions constantes qu’exerçait une population en pleine effervescence. À Aghblalou, le dossier de l’emploi à lui seul avait maintes fois provoqué de graves incidents. Pendant cette période, au niveau du bureau des affaires sociales, des centaines de dossiers s’étaient entassés et chaque jour de nouvelles demandes parvenaient à ce service. Devant la grande demande et la multitude des cas sociaux mais surtout du peu de postes ESIL (emploi salarié d’initiative locale) et IAIG (indemnité pour activité d’Intérêt général) alloués à la commune, les personnes chargés du dossier et responsables avaient à vrai dire du mal à élaborer les listes des bénéficiaires. Même si celles-ci étaient arrêtées à l’approche des échéances de paiement, la tension était montée d’un cran, et de graves incidents se produisaient. Le manque de transparence et le non-respect de certains règlements régissant ces emplois dont avaient fait preuve des agents de l’administration, les pressions et les intimidations auxquels avaient recours certains demandeurs avaient inéluctablement paralysé l’APC d’Aghblalou durant de longues années. Depuis, la situation n’a pas vraiment évolué puisque les élus de l’actuelle assemblée qui au lendemain de leur élection avaient procédé à l’étude de ce dossier avaient très vite rencontré d’énormes difficultés. En effet, malgré la réparation des quotas sur les demandeurs des différentes localités et l’élaboration des listes tournantes, mesures qui avaient sensiblement contribué dans la résolution de cet épineux problème, des centaines de demandes leur parviennent encore.
Durant les jours de réception, des dizaines de jeunes demandeurs d’emploi sont reçus par les élus. Ces derniers ont avoué leur incapacité à gérer cette demande sans cesse grandissante et d’offrir à tous ces jeunes des postes dans les catégories ESIL et IAIG. Pour rappel, ce mois-ci, lors d’une journée d’audience, des jeunes demandeurs de l’emploi, qui n’étaient apparemment pas convaincus par les explications données par l’adjoint du maire, se seraient accrochés avec ce dernier.
Le lendemain, une action de protestation a été décidée par les membres de l’exécutif. Le P/APC, que nous avons rencontré quelques jours plus tard, nous a fait savoir que dans une correspondance qu’il a adressée au premier responsable de la wilaya, il a émis le souhait que les membres de l’exécutif de l’APC soient déchargés de la mission de la gestion de ce dossier. Il faut par ailleurs signaler qu’au moment où l’APC tente d’éluder la crise qu’elle traverse depuis quelque temps, le mois dernier une directive émanant de la wilaya de Bouira et dans laquelle les élus seraient sommés d’évincer des listes des bénéficiaires des demandeurs dont l’age dépasse les 30 ans. Cette directive, si elle est mise en application, risque de fragiliser davantage une commune surpeuplée, moins dotée en postes ESIL et IAIG que ces voisines en proie à un chômage galopant estimé à plus de 46%, un des plus élevé à l’échelle de la wilaya. Si l’on sait également que parmi les demandeurs et les bénéficiaires, plus de 500 chômeurs pour la plupart des pères de famille dépassant la trentaine, une telle décision si elle vient à être prise risquera de provoquer une crise sans précédant.
Djamel M
