L’armée, l’islamisme et l’impossible magnanimité

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Les récents attentats terroristes perpétrés au centre du pays ne sont-ils pas un signe évident que les hordes islamistes ayant tourné le dos à la réconciliation nationale- remake de leur refus, il y a sept ans de la concorde nationale- ne lâcheront jamais prise.

Ces groupes de l’islamisme armé affiliés à présent officiellement à El Qaïda redoublent-ils de férocité pour permettre diaboliquement à leurs relais de se redéployer d’une certaine manière sur la scène politique ? Tuent-ils encore pour accentuer la psychose à la moindre occasion, et créer un désordre au sein du pays pour pouvoir en profiter. Les deux hypothèses comportent une dose de probabilité. Et devant la gravité de la situation les services étatiques de sécurité semblent être engagés dans une “course contre la montre”.Multiplier les opérations de ratissage dans les maquis et prévenir les coups brutaux de l’ex-GSPC en traquant notamment ses réseaux dont on ne connaît pas encore apparemment le nombre.

Une source proche des services de sécurité redéployés à l’est de Boumerdès nous a expliqué hier qu’on ne parle plus maintenant de terroristes égarés ou comme naguère de repentance.

La guerre contre l’islamisme armé prend quotidiennement l’aspect d’un quadrillage constant de ses principaux fiefs, notamment en Kabylie. Quadrillage suivi d’embuscades qui se soldent par l’élimination d’éléments du GSPC comme ce fut le cas il y a cinq jours à la périphérie de Bouira- ou tout au moins de leur harcèlement comme préalable à leur anéantissement. Notre interlocuteur a formellement démenti dans cette optique l’information parue dans un quotidien la semaine passée, et selon laquelle 6 militaires ont été tués en plus de 8 blessés.

En revanche, il a affirmé qu’une patrouille militaire avait pourchassé non loin du maquis de Ghzerwal un groupe terroriste qui rôdait autour d’un hameau isolé.

Course contre la montre, disions-nous ?

Effectivement. L’on observe que l’armée veut s’assurer la maîtrise des différents coins où les hordes sanguinaires- notamment celles d’El Ansar et El Arkam qui ont grossi leurs rangs durant ces deux dernières années, au bas mot, d’une cinquantaine de nouvelles recrues- et qui écument la zone s’étendant de Boudouaou à Mizrana et l’axe Thenia, Bouira en passant par Lakhdaria ou Chabet El Ameur. En attendant de localiser avec précision les tanières de la soldatesque locale d’El Quaïda. Bien que les principaux maquis sont souvent torpillés suite à la détection des cibles au sol à partir des radars d’hélicoptères ou de lunettes à infrarouge, les forces de sécurité traquent sans cesse les filières nouvellement reconstruites par l’ex-GSPC.

On s’appesantit encore sur le démantèlement tout récemment d’un réseau islamiste à Ouled Aïssa, composé de six éléments dont deux ont été arrêtés à Tizi Ouzou. Traduite, la semaine passée devant le tribunal de Boumerdès presque en même temps avec d’autres membres d’une filière neutralisée, à Zemmouri les mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt. De telles actions auront contribué de toute évidence à l’enrayement d’autres exactions. Et l’opinion rassurée par ce redéploiement constant des forces de sécurité tant en zone urbaine que semi-rurale pense qu’il n’y a plus aucune raison de donner un autre délai aux terroristes pour toute repentance.

La politique de réconciliation nationale dont l’échéancier a officiellement expiré le 31 août dernier, mais qui revient dans la bouche des islamo-conservateurs, particulièrement en période de campagne électorale est une parenthèse qu’on doit impérativement refermer à jamais pensent les observateurs de la scène sécuritaire.

Salim Haddou

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