La nouvelle conquête d’Alger

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C’est finalement la capitale qui polarise l’intérêt de tous les partis politiques qui vont, selon des informations crédibles, investir leurs chefs pour la conquérir. Hormis la formation de Louisa Hanoune, qui sans avoir pu tenir son engagement de remise de ses listes le 25 mars, comme annoncé par la porte-parole du PT, se montre prolixe quant à son évolution, tous les autres partis, dont les plus en vue, ceux de la coalition, notamment, semblent attendre la date butoir du 1er avril pour rendre publiques les leurs, tant est laborieuse pour les états-majors de ces formations, leur confection. Cette temporisation paraît moins tenir, pour ces partis, de quelque nécessité technique, que d’un stratagème de leurs appareils respectifs, face à la complexité, et non moins périlleuse, problématique des rivalités internes.

Attitude de prudence donc pour un FLN, qui, plus que ses deux « partenaires » de la coalition, aurait tout intérêt à ne pas divulguer trop tôt ses prétendants à la députation, à moins qu’il parvienne à l’impossible gageure, de réussir l’exploit de contenter les deux ailes antagonistes du parti, celle fidèle à la direction actuelle et celle, en permanent grenouillage, des benflissistes.

Selon nombre d’observateurs et autres sources au fait de la teneur de la sourde guéguerre intestine du parti de Belkhadem, ces derniers que l’on identifie surtout au niveau des structures de base du parti, menaceraient jusqu’à recourir à des listes sous le label d’indépendants, si la direction centrale du « Front » venait à favoriser leurs adversaires, aussi bien à les faire figurer en majorité sur les listes, qu’à leur en réserver les premières loges.

Il semble, par ailleurs, probable, selon certaines sources autorisées, que le secrétaire général du FLN, conduirait la liste d’Alger. Côté RND, rien ne filtre sur les intentions d’Ouyahia, (Miloud Chorfi dit ne rien pouvoir dire là-dessus) bien que rien ne l’empêcherait, a priori de conduire la liste d’Alger, surtout si la prétention de son rival du FLN venait à se confirmer.

Or, il paraît d’autant plus probable que le premier responsable du plus vieux parti soit de la partie, que depuis quelques temps, médias et observateurs le citent comme l’un des prétendant au perchoir de l’APN.

Sur ce black out médiatique opéré par les partis de la coalition, et des autres d’ailleurs, le RND, bien que dans une situation bien moins pugilistique que celle du FLN, aurait tout de même fort à faire avec les rivalités de ses ex-ministres, quant à leurs positions sur les listes électorales. Signe de la tâche laborieuse incombant au secrétaire général du RND, la non-convocation de la commission des candidature par Ouyahia, « à ce jour », tel que judicieusement relevé par un confrère.

Du côté des démocrates, l’on s’achemine vers l’émergence du courant républicain au sein de l’APN, qu’incarnerait la liste commune UDR-ANR, outre une représentation de membres du MDS de Hocine Ali, liste que conduira pour Alger, selon toute vraisemblance, une grosse pointure de ce rassemblement. Les chances de ce courant se veulent d’autant plus palpables que deux facteurs jouent en sa faveur.

D’une part, le FFS n’y participe pas et risque de faire choux blanc avec son énième boycott, et d’autre part, le RCD, pourrait avoir « désorienté » l’électorat démocrate par son revirement pour le moins spéctaculaire quant à son approche de l’intégrisme qu’il courtise, aujourd’hui, après l’avoir violemment combattu, hier. Il pêche aussi par les rivalités apparues au grand jour, surtout à Béjaïa.

Hakim Outoudert

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