La reconnaissance de Thaâkazth attendue

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ll n’échappe à personne que le retour à certains métiers traditionnels est devenu ces derniers temps incontournable en raison du chômage qui sévit dans nos villes et villages. Combien de fois avons-nous vu des jeunes (hommes ou femmes) se lancer dans la fabrication d’objets traditionnels de la simple jarre en argile au bijou le plus performant en passant par la canne noueuse ou lisse.

Dans la région d’Ath Yahia Moussa et plus précisément au village d’Ath Houalhadj c’est plutôt avec la canne (Taâkazth) et d’autres objets en bois que les jeunes ont renoué. En effet, dans cette localité, on trouve dans chaque foyer un petit coin réservé à ce métier.

D’ailleurs, cet objet utilisé par les vieux comme appui devient pour certains maquignons ou autres commerçants, quand il est muni au bout d’une boule, une arme pour se défendre contre toute agression. Les jeunes d’Ath Houalhadj se lancent dès leur jeune âge dans cette fabrication qui demande tout de même des outils plus moderne car indispensables pour le perfectionnement de la canne.

Ce métier nourrit de nombreuses familles. Il n’est pas encore reconnu par la Chambre d’artisanat et des métiers comme tel. Un groupe de jeunes du village a tenté de l’inscrire, en vain, comme métier d’art. Nous nous sommes rapprochés d’un membre de l’association Tighri du même village. “Pour le mettre sur le même pied d’égalité que le tapis ou le bijou, nous avons constitué un dossier complet et bien détaillé auprès de la Direction de l’artisanat. Je pense que nous sommes en bonne voie”, nous a-t-il dit. Et d’expliquer : “Sa reconnaissance sera un atout pour tous ces jeunes. lls pourront s’inscrire et avoir des cartes d’artisan et, éventuellement, des aides financières afin de créer de petites entreprises”.

Par ailleurs, notre interlocuteur nous a appris qu’à ce juste titre des objets fabriqués chez eux, et notamment des cannes, seront exposés à alger la semaine prochaine au salon de la Culture arabe où sera présenté la wilaya de Tizi Ouzou. En tout cas, pour ces artisans, ils lutteront jusqu’à ce qu’ils obtiennent ce “brevet”. “Notre canne arrive jusqu’au-delà de nos frontières”, a avoué l’un d’eux qui nous a dit qu’elle est vendue au Maroc et en Espagne.

Amar Ouramdane

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