Combien de fois avons nous lu et entendu dans les médias (journaux, radio, télévision…) des avis de recherches concernant des adolescents des deux sexes, ne dépassant guère les 16 ou 17 ans ? La disparition d’enfants est devenue ces dernières années un phénomène qui tend à se généraliser à travers tout le pays. Divers facteurs nous incitent à trouver, ou du moins nous montrent les raisons exactes qui incitent nos bambins à prendre la clé des champs, laissant derrière, des parents dans un état de choc pour certains, ou dans une totale indifférence pour d’autres. A travers cette petite enquête que nous avons initiée au niveau de la capitale, l’on constatera que les enfants disparus sont en majorité issus de familles vivant en dessous du seuil de la pauvreté. Il est clair alors que ces chérubins ont voulu “changer” et fuir la misère. Dans la majorité des cas, les parents ne signalent jamais les fugues de leur progéniture, par crainte de scandale familial. Ces parents sachant particulièrement que leurs gosses sont partis se débrouiller sous des cieux plus cléments, pour calmer leur faim. En raison de la dégradation du pouvoir d’achat, de l’avancée du chômage, de la paupérisation et la mal-vie qui favorisent le démembrement de la cellule familiale, le nombre de disparus, ou de fugueurs ne cesse d’augmenter. Nous découvrons aussi, une autre catégorie de fugueurs (garçons et filles), celle des enfants maltraités, ou tout simplement victimes de sévices sexuels – dans la frange féminine. Battus, traumatisés, ces derniers n’ont d’autre alternative que la fugue et le vagabondage qui mènent tout droit et inévitablement à la délinquance. Cette catégorie généralement ne réintègre jamais le domicile familial. Leurs parents ou tuteur ne s’en soucient guère, et ne se pressent pas de les retrouver. Devant l’absence de structures inhérentes et de prise en charge pour prévenir de pareils cas, leur nombre va en croissant. Incontestablement, la plupart des mômes deviennent des délinquants. Nombreux sont ceux qui se droguent, s’adonnent à la prostitution, le trafic en tout genre. D’autres, plus tard, répercutent la violence subie sur leurs proches, leur épouse et leurs enfants. En Algérie, la prise en charge psychologique est quasiment inexistante. Nos établissements scolaires ne disposent pas encore de psychologues. Des services judiciaires avancent qu’un taux de 70% des enfants disparus et/ou fugueurs n’ont jamais fréquenté les bancs de l’école, ou ont subi un échec scolaire prématuré. Dans cette perspective, la démission criante des parents est invoquée le plus souvent, car dans chaque foyer qui enregistre une fugue, l’indifférence règne en maître absolu, c’est une aubaine pour le chef de famille qui se dit souvent que c’est une bouche de moins à nourrir les services de sécurité arrivent rarement à mettre la main sur ces anges fugueurs, et quand c’est le cas, ils sont remis à leurs parents qui n’ont jamais été inquiétés par la loi. Quelles que soient les raisons qui ont poussé l’enfant à fuguer, une question mérite d’être posée : qui a-t-il de pire crime que de laisser son enfant errer de ville en ville sans se soucier de son devenir ? Aujourd’hui, malheureusement, nous assistons impuissants à une nouvelle génération de parents qui en définition n’ont rien avoir avec nos traditions et culture, car procréer pour battre et ensuite abandonner quelles que soient les difficultés de la vie, n’est même pas un réflexe animal. C’est un acte immoral contraire à la nature et à la loi.
S. K. S.
