A peine le 8 mars, Journée mondiale de la femme, passé, le débat sur le statut de la femme au sein de l’échiquier politique du national reprend. Quel est donc l’ancrage de la gent féminine au sein des partis politiques et partant leur place dans la constitution des listes en faveur des législatives du 17 mai prochain ? Sur le plan institutionnel, la constitution du 28 novembre 1998 stipule dans son Article 31 que » les institutions ont pour finalité d’assurer l’égalité en droits et devoirs de tous les citoyens et citoyennes en supprimant les obstacles qui entravent l’épanouissement de la personne humaine et empêchent la participation effective de tous à la vie politique, économique, sociale et culturelle « . Idem pour l’article 51 qui dit que » l’égale accès aux fonctions et aux emplois au sein de l’Etat est garanti à tous les citoyens sans autres conditions que celles fixées par la loi « . Au niveau international, l’adhésion et la ratification par l’Algérie le 25 avril 2004 de la Convention sur les droits politiques de la femme constituent un tournant appréciable. En effet, dans son article 7, la Convention garantit aux femmes non seulement le droit de voter, mais également de prendre part à l’élaboration de la politique d’Etat et à son exécution, occuper des emplois publics et exercer toutes les fonctions publiques à tous les échelons du gouvernement. A voir la situation de la femme sur le terrain, l’on est en mesure de constater d’énormes insuffisances en matière d’application effective des multiples lois et articles adoptés en sa faveur et ce, malgré les avancées considérables enregistrées grâce à la détermination et l’opiniâtreté des femmes, notamment avec l’amendement porté sur le Code de la famille très contesté. Les élections législatives du 17 mai prochain confirmeront ou infirmeront-elles l’évolution du statut de la femme algérienne ? Miloud Chorfi, secrétaire national chargé à la communication au RND, nous a affirmés que » le RND a toujours accordé un intérêt particulier à la femme et consacré ses droits dans l’ensemble des décrets et statuts du parti en lui conférant des postes de responsabilité au sein du bureau national « . M.Chorfi insistera par ailleurs sur la politique que mène sa formation à l’égard des femmes et des jeunes : » globalement, le RND a réservé sur ses listes une place particulière aux femmes et aux jeunes « , assurant au passage, la nomination d’une femme comme coordinatrice de la wilaya de Bechar. Le RCD a vraisemblablement suivi la même logique, d’autant qu’il se targuait toujours d’être à l’avant-garde pour la promotion du rôle de la femme dans tous les espaces. Selon nos informations ; une femme est portée en quatrième position sur la liste d’Alger du parti du Dr Sadi, et une autre, figure sur celle de Tizi-Ouzou. Idem pour le FNA. Son président, Moussa Touati nous a déclaré que la majorité des listes de sa formation comprennent des femmes dont une majoritaire, à Constantine. Toutefois, il insiste sur le fait que » le FNA encourage cette présence en qualité de combative et militante et non protocolaire « . C’est indéniablement le PT qui se taille la part du lion dans la » féminisation » des candidatures. Son chargé de communication, Djelloul Djoudi, a affirmé que les femmes représentent 40% des candidatures du parti à travers le territoire national dont 13 sont têtes de listes. Si la majorité des formations n’ont cependant pas encore élaboré ou déposé leurs listes, à l’instar du FLN, du RND, du bloc ANR-UDR-MDS, des islamistes et des indépendants, l’on peut cependant conclure que l’électorat féminin fait l’objet de bien de convoitises.
Yassine Mohellebi