Enlevé mercredi dernier à Yakouren, Madjid Abib a été relâché dans la soirée d’avant-hier samedi, au grand bonheur des siens, contre une rançon de 1 milliard de centimes, un montant réuni, affirme la famille de la victime, grâce à la contribution de tous les habitants de la région qui n’ont pas hésité à mettre la main à la poche.
Rencontré hier dans son domicile, à Yakouren, Abib entouré de ses amis, ses voisins et membres de sa famille, affichait plutôt une bonne mine. Il n’a pas éprouvé d’ailleurs beaucoup de peine, pour revenir dans le moindre détail sur les circonstances de son enlèvement. “Il était environ midi et demi, je me suis rendu dans mon chantier au village Ibelaidene pour apporter du pain aux ouvriers. A mon retour je suis tombé sur eux. Ils m’ont barré la route en utilisant des pierres et des branches d’arbre.
Je me suis arrêté et c’est à ce moment là qu’ils ont sauté sur nous, moi et mon ami qui n’accompagnait, en ouvrant les portières. Ils étaient six, quatre m’ont emmené à bord de ma voiture et les deux autres se sont occupés de mon compagnon”, nous a raconté Abib, l’ami en question a été relâché plus loin. La victime fut ensuite entraînée dans une casemate “après 45 minute de route” à peu près se rappelle Abib. “En cours de route je n’ai pas pu voir grand chose car mes ravisseurs ont pris le soin de me mettre une cagoule”, a-t-il encore dit. Abib affirme en outre que ceux-ci parlaient arabe et étaient bien habillés et bien rasés. L’ex-délégué du arch Ath Ghobri et non moins candidat à la prochaine élection affirme par ailleurs qu’il a été bien traité lors de sa détention. “J’avoue qu’ils étaient très humains avec moi. Ils ne m’ont même pas bousculé”, a-t-il déclaré. Continuant son récit, entrecoupé par les multiples appels qu’ils avait reçus au cours de notre entretien, Madjid pour les amis a dit qu’il ne s’est jamais inquiété durant son séjour dans cette casemate, “même mes ravisseurs ont reconnu mon courage”, a-t-il enchaîné. Comment avez-vous reçu la nouvelle de votre libération ? Avons-nous demandé.
“J’avoue que dans un premier temps je ne les ai pas cru car je m’attendais à un long séjour. Ils me l’ont appris samedi matin, à partir de là je commençais à compter les minutes. Ils m’ont libéré comme ils m’ont kidnappé vers 21h00, a-t-il conclu.
Le groupe armé appartiendrait à El Qaïda. Prié de nous donner plus d’informations sur le groupe qui l’a kidnappé, Abib reconnaît tout de go que celui-ci lui a semblé très organisé. “Ils m’ont dit qu’ils appartiennent à El Qaïda. J’ai compris d’après leurs dires qu’il s’agissait du même groupe auteur du rapt de Haddad. Ils sont tous jeunes et ne dépasseraient pas la trentaine. Certains d’entre eux sont des barbus et portaient des tenues afghanes, pour les autres, comme ceux qui m’ont arrêté ils sont comme vous et moi”, a dit encore Abib en précisant que le groupe armé serait composé en tout de 15 personnes.
Avant de prendre congé Abib et sa famille n’ont pas omis de remercier toutes les personnes qui les ont aidés à dépasser ces horribles moments qu’ils ont vécus, contribuant notamment à rassembler la rançon sans quoi la victime ne serait peut-être pas libérés. Il faut dire en effet que cet enlèvement a mobilisé toute la région de Yakouren et d’ailleurs. “J’avoue que nous avons vécu une période très difficile, moi personnellement je n’ai pas cru à sa libération, mais grâce à l’apport de tous le monde Madjid est revenu parmi nous et c’est l’essentiel”, a reconnu un de ses amis.
On allait l’oublier, pourtant il fallait bien signaler que Abib a conclu lors de sa détention que ses ravisseurs se sont bien renseignés sur sa personne. Ils l’auraient suivi plusieurs jours durant.
M. O. B.