Les producteurs privés du lait établis dans 24 wilayas du territoire national, affilié à la Confédération industrielle des Producteurs algériens (CIPA), sont montés au créneau pour dénoncer les récentes mesures jugés de » ségrégationnistes » prises par le gouvernement en dégageant des enveloppes financières au profit du producteur publique Giplait en vue de lui faciliter le financement dans l’achat de la poudre du lait sur le marché international. » On ne peut pas reprendre le travail avec 3 200 dollars le quintal. Nous pouvons reprendre l’activité pourvu que les pouvoirs publics interviennent « , a affirmé Abdelwahab Ziani, président de la fédération des producteurs privés du lait lors de la conférence-débat à laquelle ont pris part la majorités des producteurs laitiers privés. Ceux derniers, tours à tours, ont tenu à battre en brèche les chiffres qui ne » correspondent pas à la réalité » avancés par les pouvoirs publics concernant la collecte du lait crû. » Le ministre avait avancé la chiffre de 40 millions de litres de lait par an. En fait, on ne collecte rien. Dans d’autres wilayas, la collecte ne dépasse pas les 15 milles litres de lait. Les mécanismes débloqués par l’Etat sont restés sans suite. Nous avons investis énormément. le matériel est resté désuet. On est dans l’expectative « , a estimé un producteur laitier de Bordj Bou-Arreridj.
Le deux poids deux mesures du gouvernement
Un autre éleveur de la wilaya de Tiaret a soutenu, pour sa part, qu’il n’arrive à collecter que 5000 litres par jour alors que le ministre du Commerce avance le chiffre de 45 millions de litres de lait crû. Le représentant des producteurs du lait du Sud voit dans cette mesure discriminatoire une politique » d’apartheid du lait « . Il s’est s’interrogé si quelques part on voudrait pas réveiller les vieux démons de la guerre entre les secteurs privé et public. » On veut notre part. Nous demandons à ce que nous soyons traités de la même façon que Giplait « , a-t-il noté. Ces affirmations sonnent comme un désaveu aux déclarations rassurantes des pouvoirs publics quant à la politique de collecte de lait crû. Interrogé sur le détournement de la poudre de lait pour les besoins de son utilisation dans la production des produits dérivés du lait tel que le lait fermenté et le fromage, M.Ziani s’est inscrit en faux avec cette dialectique de détournement. » Nous sommes libres. Nous importons de la poudre de lait et nous faisons des produits dérivés. Je rappelle qu’il n y a pas de subvention pour les entreprises privés. « , a-t-il expliqué. Et tonner que » nous ne somme pas des pseudo-producteurs comme colporté. « . Les producteurs privés du lait réclament, a estimé M.Ziani, la liberté du marché puisque les prix sont régulés par l’économie du marché. » L’Etat est souverain d’arrêter les prix à 25 DA mais il doit assumer le différentiel des pertes », a-t-il clamé. Affirmant apporter sa contribution au Trésor public, à hauteur de 17 milliards de dinars au même titre que le groupe Giplait, le conférencier a exprimé son étonnement de voir les pouvoirs publics mettre la main dans la poche pour assister le secteur public au détriment du privé. » Il faut une oreille attentive. On n ‘est pas des voleurs. Il faudrait se mettre autour d’une table et dialogue— « , a-t-il préconisé. Par ailleurs, Mehenni Abdelaziz, président de la Confédération industrielle des producteurs algériens, a exclu toutes idée d’aller vers la grève, en précisant que la confédération est signataire d’un engagement qu’elle doit respecter avec le patronat, l’UGTA et le gouvernement. Tout en déclarant se referé au président de laRépublique, M.Mehenni a déploré l’absence du dialogue. » Nous sommes seuls à expliquer nos problèmes. L’Etat doit assumer ses responsabilités « , a-t-il tranché avant de prévenir contre ceux qui font des stocks de la poudre de lait un fond de commerce.
Le FCE solidaire de la CIPA
Interpellé sur la prochaine création de l’office National Interprofessionnel de Lait ( ONIL), M Ziani a déploré le fait que celle-ci ait été actionnée déjà en 2001 pour aplanir uniquement les problèmes de Giplait. S’agissant des subventions octroyées au profit de Giplait, le conférencier, sans trop vouloir s’étaler sur le sujet, s’est contenté de dire qu’il n y a pas de précision du coté du gouvernement. Intervenant au débat, Réda Hamiani, président du Forum des Chefs des Entreprises (FCE), a apporté son soutien » complet » aux producteurs privés du lait, en indiquant ne pas comprendre qu’il y ait pas de passerelles avec les pouvoirs publics.
Hocine Lamriben
