l Trois gaillards selon l’accusation se sont acharnés sur B. S., un adolescent âgé de 16 ans et 7 mois au moment des faits. Après une course-poursuite à travers champs, ils ont réussi à l’attraper à l’attacher dans un premier temps à un arbre à lui arracher ses vêtements. Puis, ils l’ont emmené dans une maison non habitée où deux des trois assaillants B. A. 30 ans et K. M. 19 ans, après lui avoir ligoté les pieds et les mains avec du fil de fer ont abusé de lui. Non satisfaits de leur forfait, les trois accusés toujours, selon l’accusation ont transféré leur victime dans une autre maison pourvue du courant électrique et au moment où les secours sont arrivé ils s’apprêtaient à le torturer à l’électricité.
C’est une affaire d’une rare cruauté que le tribunal criminel près la cour de Béjaïa a eu à examiner hier à huis clos. B. A., 30 ans; en fuite est condamné à 10 ans de prison par contumace K. M. 19 ans à 6 ans de prison et M. A. 27 ans accusé de non assistance à personne en danger à une peine de 2 ans de prison, assortie d’une amende de 15 000 DA.
Auparavant, le procureur général avait requis 10 ans de réclusion criminelle contre K. M. et 5 ans contre M. A.
Les faits qui se sont déroulés non loin du village de Tichernzine dans la wilaya de Sétif remontent à la journée de 18 septembre 2004 lorsque vers 11h00 du matin, la victime B. S. et son camarade B. N. empruntent un chemin piétonnier passant près de la ferme où travaillent les accusés B. A., K. M. et M. A. Avançant qu’ils les ont pris pour des maraudeurs habitués à voler des choses dans la ferme, ces derniers, armés de gourdins et de couteaux se lancent alors à leur poursuite.
Si B. N., plus leste a réussi à se sauver, B. S. par contre a été rattrapé par ses agresseurs. Et avant que les secours appelés par B. N. n’arrivent, ils lui ont fait subir les pires humiliations.
A l’audience K. M. soutiendra cependant que c’est sous la menace de son compagnon B. A. qu’il est allé trouver B. N. attaché et nu dans la chambre. “Et d’ailleurs affirme-t-il devant le juge, je ne l’ai pas touché parce que j’étais impuissant en ce moment”. Mais il sera vite confondu par la victime lors de la confrontation.
Dans un réquisitoire qui a duré près de 40 minutes, le procureur général, après avoir rappelé dans le détail toute la barbarie des faits, a surtout insisté sur le préjudice moral subi par la victime. Pour leur part, les défenseurs qui ont tenté de minimiser les faits dans leurs interventions ont surtout plaidé les circonstances atténuantes.
B. Mouhoub
