Le moudjahid Mohamed Belaouche dit “Si Moh Oussaid” n’est plus

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Le militant de la première heure, l’officier de l’ALN puis de l’ANP, le vétéran du Moyen-Orient et également le grand patriote Mohamed Belaouche dit “Si Moh Oussaid” a été enterré à Tafoughalt, relevant de la commune d’Aït Yahia Moussa en début d’après-midi de ce jeudi au milieu d’une nombreuse foule venue lui rendre un dernier hommage, à l’exemple des anciens moudjahidines de l’ONM, des enfants de chouhada et de nombreux amis.

Ce “grand homme” qui vit le jour le 14 décembre 1929 à Tafoughalt, rattachée à l’époque à la commune de M’kira ne connaîtra pas l’école française d’autant que la plus proche se trouvait à plusieurs kilomètres de chez lui mais il sera scolarisé à l’école coranique de la famille où il apprendra non seulement à écrire en arabe mais il aura à apprendre par cœur la presque totalité des soixante versets du Coran.

Néanmoins, Tafoughalt, à l’instar d’autres hameaux d’Algérie connaîtra un autre destin, celui d’être un creuset et une des principales bases des révolutionnaires d’autant plus que dès 1947, les pionniers Krim Belkacem, Ali Mellah, Amar Ouamrane et autres ont eu pour lieu de rendez-vous cette localité. Ce n’est donc pas par pur hasard que le jeune Mohamed Belaouche rejoint dès 1952 à l’âge de vingt-trois ans le PPA/MTLD jusqu’au déclenchement de la Révolution.

Au début de 1955, il sera emprisonné à Berrouaghia dans les geôles coloniales pour ses activités politiques et militantes, alors que plusieurs de ses proches avaient déjà rejoint le maquis, à l’instar du commandant Mohamed Belaouche dit “Si Moh Oualhadj”.

Libéré en 1957, il rejoint immédiatement à son tour les rangs de l’Armée nationale de libération au sein de la Wilaya III où il ne tardera pas à monter en grade pour devenir officier. A l’indépendance, après quelques mois seulement, feu Mohamed Belaouche ne sera pas démobilisé, au contraire, il sera appelé à poursuivre une formation dans l’arme spécialisée de la défense anti-aérienne “DCA”, à l’Académie militaire du Caire en Egype avant de revenir à Cherchell puis à Réghaïa où est implantée actuellement l’Ecole supérieure des forces anti-aériennes.

Le 6 juin 1967, la guerre israélo-arabe éclate. Le Président Boumediène décide de l’envoi d’un contingent de l’ANP, Si Moh Oussaid sera de cette expédition et aura à affronter le long du canal de Suez avec son artillerie lourde l’armée de Moshé Dayan.

De retour de cette seconde guerre, en 1970, il rejoint le FLN pour y devenir un permanent politique.

Le destin de ce baroudeur, de ce “grand homme” ne connaîtra point de répit en faveur de tout le pays, feu Mohamed Belaouche ne peut rester spectateur, les bras croisés car il y va du sort de toute l’Algérie et du combat qu’il avait mené contre le colonialisme et son armée.

Dès que son âge ne lui permis plus d’être sur le terrain, il prendra définitivement sa retraite en 2005 à l’âge de soixante-seize ans et il profita pour faire un dernier voyage sur les lieux saints de l’islam.

Après donc une courte maladie, le “grand petit homme” quitte ce monde avec tous les honneurs d’une vie vouée à son pays au premier niveau.

“Aâmi Mouh, malgré sa petite taille et sa petite corpulence a néanmoins le courage d’un lion en furie et nous ne pouvions qu’être admiratif”, nous a-t-on confié. Repose en paix Aâmi Mouh, tu as rejoins tes compagnons d’armes qui t’accueilleront dans le vaste paradis qui est le leur.

E. N. K.

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