Les élections législatives du 17 mai prochain sonnent très mal pour le parti FLN, qui aspirait à reconquérir la majorité parlementaire. Le parti de Belkhadem, resté jusqu’à la dernière minute pour rendre publiques les listes de candidats, a révélé au grand jour un malaise profond et suscité un mécontentement général au niveau de sa base militante. Avec plus de 15 ministres en exercice pilotent des listes, en plus de certains caciques auxquels le FLN donne l’occasion d’avoir une fin dorée, ces choix sont allés dans l’exact contraire de ceux arrêtés au niveau de la base et que le SG du FLN justifie cela par le regard qu’aurait eu le président de la République sur les listes. Les militants se retrouvent dans une situation de fait accompli et se découvrent inconsidérés dans leurs propositions par la direction nationale. Une colère montante depuis le 1er avril s’enregistre à travers tout le territoire national, contre ce qui est appelé “hold-up” de souveraineté des structures locales par la direction nationale, qui avait chargé une commission nationale pour finaliser les listes sur des critères que personne ne maîtrise dans la maison FLN. Les cas des wilayas de Tlemcen,Oran, Sétif, Béjaïa, qui connaissent des contestations et des rejets de listes corroborent le vent de colère qui gagne les 67 kasmate de Tizi-Ouzou, en conclave aujourd’hui à la mouhafadha pour protester contre la liste retenue par Belkhadem, loin d’être consensuelle et représentative.
Le tête de liste, Mohamed Nadir Hamimid a soulevé l’ire de l’ensemble de la base et cadres du FLN à Tizi Ouzou.
Même passé wali de Tizi-Ouzou pendant les années 90 durant plus de 5 ans, cela semble ne pas suffire à l’enfant de Bordj Bou Arréridj, d’avoir les relais nécessaires à même d’être le bienvenu politique dans la région. Un militant cadre du parti parle de mépris contre la région, avec cette liste imposée par la centrale du parti, qui ne maîtrise nullement la réalité du terrain.
Sinon comment expliquer la présence sur la liste de 9 candidats résidant sur une distance de 10 km, deux originaires de Béni Douala, cinq résidant à Tizi-Ouzou, un à Béni Zmenzer et un autre à Sidi Namaâne, pendant que des zones entières ne sont pas représentées à l’exemple de Ouacifs, Béni-Yenni, AEH, DEM, Boghni, Azazga, Tizi-Rached, LNI, Tigzirt, Iboudraren, nous avoue ce cadre militant.
C’est une situation inédite que vit le FLN en se conduisant droit vers une crise, dont seul Belkhadem endosse l’entière responsabilité, à la veille d’une échéance aussi importante.
A Tizi-Ouzou, où des réunions se tiennent avant le conclave d’aujourd’hui, les militants FLN parlent de manœuvres de la direction nationale qui fait tout pour réussir l’échec de cette consultation électorale à la faveur du parti RCD, lui-même dans l’inconfort interne par rapport à sa liste, en pleine lune de miel avec Belkhadem depuis la tenue de son congrès en février dernier. C’est une riposte violente qui se prépare par les 67 kasmate du FLN à Tizi-Ouzou. Selon les contestataires le départ de la direction nationale, la tenue d’un congrès extraordinaire, le départ de Belkhadem sont les principales revendications qui font l’unanimité avec celle du rejet de la liste imposée par la centrale à laquelle est opposée aussi une grève politique le jour du scrutin et de la campagne électorale. En tous cas, selon les premiers éléments, le FLN à Tizi-Ouzou est en passe de déclencher une véritable révolution politique, que les contestataires pensent élargir à d’autres wilayas jusqu’à satisfaction du cahier des charges retenu.
La rencontre d’aujourd’hui est un prélude à une effervescence intense, et cela renseigne sur les lendemains chauds à la limite de l’hypothèque de l’élection pour le FLN.
Khaled Zahem