Après l’alliance électorale, place à un grand parti républicain

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Longtemps en gestation, l’idée d’un rassemblement du pôle démocratique s’est concrétisée sous l’impulsion de l‘alliance contracté entre l’Union pour la Démocratique et la République (UDR), de Amara Benyounès, l’Alliance nationale Républicaine (ANR) de Redha Malek et le MDS de Hocine Ali. L’objectif d’un tel rassemblement est de brasser largement parmi les démocrates républicains et créer ainsi un grand parti capable d’apporter l’alternative. C’est du moins le vœu annoncé par Amara Benyounès, secrétaire générale de l’UDR au cour d’une interview parue, hier, sur les colonnes de notre confrère Liberté. M.Benyounès a rappelé qu’en plus des trois partis politiques composant cette alliance, la première du genre dans les annales du regroupement des démocrates algériens,  » un certain nombre de partenaires sociaux, des syndicalistes ainsi que le mouvement des femmes  » y sont représentés. Il a nuancé ses propos à l’occasion de la présentation des listes communes pour les prochaines législatives du 17 mai, pour dire que  » faute de temps  » le MDS ne va pas se joindre aux listes communes. Sans pour autant pronostiquer sur les résultats du prochain rendez-vous électoral, le président de l’UDR a déploré l’absence d’élection démocratique et transparente depuis 1997 avant d’ajouter :  » C’est la première fois qu’il y a des listes communes. Je ne sais pas comment les Algériens vont réagir, mais je sais qu’il y a une demande pressante des républicains et des démocrates ». Affirmant que seule l’abstention pourrait poser problème, M.Benyounès s’est montré confiant en précisant qu’en cas d’une élection dynamique, les démocrates vont réaliser de bons résultats. Interrogé sur la floraison des listes indépendantes, l’ancien ministre de la Santé s’est montré allergique à la candidature à la députation des indépendants.  » Indépendant, c’est un mot qui ne veut rien dire. Quant ils seront à l’APN quelles lois vont-t-ils voter ? Nous sommes l’un des rares pays ou il y a autant de personnes pour les élections législatives. Les apparentés sont nombreux, dans certains pays c’est une notion qui n’existe pas « , a-t-il analysé avant de jeter la responsabilité de ce foisonnement à la classe politique qui n’a pas fait son travail. Pour étayer ses propos, il a soutenu que  » les Algériens ne sont pas fatigués par la politique mais des partis politiques et leurs méthodes « . Revenant sur le rassemblement des démocrates, M Benyounès, a insisté sur le fait que celui-ci  » doit être bâti autour d’un projet non pas autour d’un homme « .  » Plusieurs tentatives de rassembler les démocrates républicains ont échoué. Les raisons son connues. Maintenant, nous savons les erreurs qu’il faut éviter (…) le problème de leadership entre l’ANR, l’UDR et le MDS ne se poses pas « , a-t-il noté. Exprimant à demi-mot son inquiétude par rapport à la présence accrue des islamistes dans les institutions de l’Etat, le SG de l’UDR a émis le souhait de mettre sur pied  » un grand parti capable d’imposer une alternative par les urnes « . Dans cette perspective, l’UDR sera-t-il dissous dans l’ANR ? Catégorique, M.Benyounès a évacué une telle option. Il se dit convaincue, que lorsqu’il y a plusieurs partis de la mouvance démocratique, cela profite aux islamistes qui gagnent du terrain d’où la nécessité, dit-il, de travailler pour un grand parti.  » Cette idée va être discuté avec nos partenaires. Il y a un consensus : il y a un vrai danger sur le pays et que les démocrates doivent trouver le moyen de porter le projet « , a-t-il préconisé. Concernant les autres appels lancés par d’autres partis pour créer ce rassemblement tant rêvé, l’ex-ministre de Travaux publiques a considéré que les portes sont toujours ouvertes à ceux qui veulent y adhérer dans le souci de se mettre en rempart contre l’intégrisme rampant et la sous-développement, deux vecteurs contre lesquels l’UDR lutte. Par ailleurs, M.Benyounès voit dans le vote des Algériens un acte impératif afin d’assurer l’alternance démocratique par la voie pacifique, en précisant que lorsque  » les démocrates boycottent, les islamistes votent et participent et prennent des sièges « .  » Si on est convaincu du changement démocratique, on vote, sinon à quoi ça sert de continuer à exercer de la politique (…) Il ne faut pas être fataliste et dire que les jeux sont faits. « a-t-il conclu.

Hocine Lamriben

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