Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, était, jeudi, l’invité des ondes de la Chaîne II. L’ex-chef du gouvernement s’est montré très assuré des capacités de son parti » prêt à s’engager dans la course » et à s’imposer dans ces législatives en déclarant que le RND sera la deuxième force politique du pays avec en prime un score plus amélioré par rapport au législatives de 2002 : » Nous sommes la deuxième force politique, nous allons améliorer ce score, nous savons ce que les uns et les autres ont comme cartes « . Une phrase lourde de sens sans préciser toutefois qui sont ces partis.
Aussi, Ouyahia qui déclare que le RND s’inscrit dans la ligne » novembriste, démocratique et républicaine « , estime qu’ » il faut donner du sens à la politique et respecter le peuple « , soulignant que » les élections ne sont pas faites pour servir les partis mais pour servir la société « . Son programme répond aux besoins du moment en matière de stabilité politique, financière et économique en réitérant son soutien indéfectible au programme présidentiel. Ceci en expliquant que la campagne électorale de sa formation sera basée sur le triptyque ; » espoir, travail et stabilité « . M.Ouyahia qui assimile l’espoir au programme quinquennal du président de la République, place le mot d’ordre du travail dans la perspective d’un développement durable en dehors des hydrocarbures et la stabilité d’un effort commun pour la paix et une politique économique stable : « On a connu la paix pendant 30 ans, dira-t-il, avant d’ajouter qu’après la chute des prix du pétrole à 5 dollars, les événements d’octobre 1988 et l’avènement du terrorisme, il faut penser aujourd’hui à une paix durable « , rappelant au passage les fruits apportés par la mise en œuvre des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale qu’il dit soutenir » avec conviction « .
Abordant les prochaines élections, le patron du RND a affirmé que celles-ci auront à dégager une assemblée nationale pour renforcer les institution de la république. Il a affirmé que le taux de participation sera très important et qu’il est » convaincu que ce taux, dépassera les 60% » car, selon lui, » les prochaines élections se dérouleront dans une atmosphère de paix contrairement à celles de 1997 et de 2002 et nous allons encourager les citoyens à aller voter « . Dans ce contexte, l’orateur explique que l’empressement de la majorité des partis à y participer sera certainement un facteur mobilisateur, tout en se disant respectueux de la décision de boycott du FFS. Par ailleurs, M.Ouyahia se dit ne pas être contre la participation de certains délégués des archs aux prochaines élections en soulignant avoir décelé » des aspects positifs dans leur démarche « . A juste titre, il se dit fier d’être parmi ceux qui ont contribués à la résolution de la crise de Kabylie : » Nous n’allons pas en faire un fonds de commerce, la mise en œuvre de la plate-forme d’El-Kseur suit son cours et les engagements de l’Etat sur ce point seront respectés « . Reste à commenter, ajoutera-t-il, les résultats du dialogue entrepris par les pouvoirs publics avec le Mouvement citoyen surtout avec l’avènement de Belkhadem à la tête du gouvernement.
D’autre part, et parlant de la participation des indépendants, le patron du RND, tout en avançant que sa position est loin d’être partisane, juge qu’une interdiction serait une atteinte à la liberté du citoyen, toutefois, celle-ci devrai être réglementée, » les partis politiques auront un veto et un moyen d’évaluation du bilan de leurs parlementaires, qui va évaluer celui des indépendants ? « , s’est-il interrogé, ajoutant que leur participation doit être soumise à des critères, comme cela se passe dans les anciennes démocraties.
Interpellé sur la question de la fraude et de la neutralité de l’administration, le patron du RND a indiqué que la loi électorale de 2003 donne toutes les garanties aux partis politiques et que 600 000 agents seront mobilisés pour la circonstance et si, éventuellement, des irrégularités sont relevées, le RND ne manquera pas de les dénoncer.
Au sujet du fléau de la corruption qui gangrène le pays, M.Ouyahia a déclaré que sa formation a un programme spécial contre la corruption, non sans rappeler aux auditeurs que son parti avait voté la loi portant sur la lutte contre la corruption, notamment son article 7 sur la déclaration du patrimoine, rejeté par la majorité parlementaire. Il se dit ne rien avoir avec le scandale de Khalifa Bank et qu’il était prêt à porter son témoignage devant la justice. Au chapitre économique, M.Ouyahia dit ne pas être contre une Opep du gaz, si celle-ci profiterait au pays exportateurs, ni contre une stratégie industrielle si celle-là augmenterait les exportations de l’Algérie. Il a affirmé en outre, concernant les crises des produits de large consommation, notamment celle du lait, que l’Etat tout en étant en train de trouver une solution, doit revoir le système de soutien aux agriculteurs et partant, une stratégie pour échapper à la dépendance.
Sur le redéploiement du RND en Kabylie dans la perspective des élections, il a déclaré que cette région était comme toutes les autres car » le RND est désormais connu au sein de la société « . Il a conclu en assurant que 75% des candidats de son parti sont salariés dont 33% dans le secteur public. En outre, seuls 19 députés sortants sur 48 seront reconduits. Pour le tout, 75% sont des universitaires. A cela, il n’a pas omis de clarifier que « toutes les listes ont été proposées par la base militante du parti « .
Yassine Mohellebi