La révolte des anciens députés

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Sur les 199 parlementaires que compte actuellement le parti du Front de libération nationale, seuls 17 sont reconduits sur les listes déposées par le parti à travers les 48 wilayas du pays. Les autres sont tout simplement écartés, même des places de suppléants. Chose qui fait réagir les concernés qui comptent faire entendre leur voix, même si le temps ne joue pas en leur faveur.

Pour ce faire, une réunion devait réunir les députés contestataires à l’Assemblée nationale. La rencontre à laquelle tous les parlementaires qui forment le groupe FLN sont conviés, devra être sanctionnée par un communiqué  » dénonçant l’exclusion des députés et autres cadres importants du FLN  » des listes électorales déposées par le parti, selon un député qui a requis l’anonymat.

La même source a indiqué que même la salle de réunion n’est pas encore déterminée et le rendez-vous est pris simplement dans le salon de thé de l’Assemblée avant cette rencontre, programmée initialement pour hier en fin d’après-midi, mais reportée pour aujourd’hui pour cause de non-disponibilité de nombre de députés.

L’action des députés du FLN s’inscrit, en effet, dans le cadre de la contestation qui a suivi l’annonce des listes qui vont représenter l’ex-parti unique aux prochaines élections législatives.

La protestation fait, apparemment, tache d’huile, puisqu’elle n’épargne aucune mouhafadha ni groupe de militants. Et les exemples ne manquent pas, puisque chaque jour qui passe est perçu comme un de trop pour les instances nationales du parti, qui ne savent pas comment contenir un vent de mutinerie. Les évènements survenus à Bejaia illustrent bien cette situation kafkaïenne.

Alors que la commission électorale, se basant sur des critères de pointage que la direction nationale a mis en place, a choisi Samia Mouelfi, députée sortante proche de Ali Benflis et de l’ancien président de l’APN, Karim Younès, les militants de la wilaya ont été surpris par une autre liste dans laquelle ni Mouelfi ni les autres candidats n’y figurent. La liste, pour rappel, n’a pas été déposée à la clôture des délais fixés par la loi. Mais les services de la DRAG de Béjaïa avaient bel et bien enregistré une liste FLN. Et les militants de la wilaya ne comprennent toujours pas ce qui se passe et ne décolèrent toujours pas, à l’image d’ailleurs de leurs camarades des autres wilayas.

L’immixtion des députés dans cette dernière bataille va donner un autre cachet à cette colère. Cantonnée jusque-là dans les wilayas et portée pas des anonymes, la révolte va désormais prendre une dimension nationale. Surtout que des noms comme Bouguetaya et Daâdouaâ ne figurent sur aucune liste…

Ali Boukhlef

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