Bonne nouvelle pour les asthmatiques, les hypertendus et les patients souffrant de la maladie de Crohn (maladie digestive grave).
Après avoir longtemps déploré leur exclusion de la nomenclature des malades chroniques et manifesté à maintes reprises la difficulté qu’ils rencontrent pour se présenter aux guichets de la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS), le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, amis jeudi dernier fin à leur souffrance.
En effet, ces patients vont désormais bénéficier de la carte du tiers payant à hauteur de 80% et pourront se procurer leur traitement directement dans les officines conventionnées avec la sécurité sociale.
Intervenant hier en marge de la réunion d’évaluation du bilan d’exercice 2006 de la CNAS,
M. Louh annoncera que la CNAS a reçu des instructions afin de lancer les procédures de mise en application de la décision de conventionnement avec les officines avant le 15 mai prochain, et cela dans le but d’assurer une prise en charge totale des malades chroniques qui ne seront plus dans l’astreinte de subir le contrôle médical.
Une autre nouveauté a été annoncée par le ministre en faveur des cancéreux. Il s’agit d’un programme spécial pour une meilleure prise en charge de ces malades auxquels les pouvoirs publics ont alloué, sur instruction du Président Bouteflika, une enveloppe dans le cadre de la loi de finances 2007.
Il exhortera les directeurs d’installer des cellules d’écoute pour mieux les orienter et leur faciliter les procédures du remboursement de leur médicament et fera savoir que toutes les caisses des assurances doivent se procurer des dossiers et d’intervenir au niveau des hôpitaux.
1 466 540 malades chroniques bénéficient de la carte du tiers payant
Revenant sur les résultats réalisés en matière d’assurance-maladie, Tayeb Louh indiquera qu’au moins un million de personnes souffrant de maladies chroniques ont pu bénéficier de la carte du tiers payant en 2006, alors qu’en début 2000, leur nombre ne dépassait pas les 4 000 bénéficiaires. Un chiffre qui sera revu à la hausse dans les cinq prochaines années, surtout avec le lancement officiel de l’opération de distribution des premières cartes à puce » Chiffa » qui débutera officiellement le 10 mai dans cinq wilayas pilotes (Médéa, Tlemcen, Oum El Bouaghi, Annaba et Boumerdès). Cette opération qui s’étalera, comme prévu, sur trois années pour se généraliser à l’ensemble des wilayas, portera dans sa première étape sur la distribution de 500 000 cartes à puce pour atteindre le chiffre global de 7 millions de cartes.
Toujours en matière de couverture médicale, Tayeb Louh avancera que le nombre des malades ayant bénéficié d’une prise en charge à l’étranger a diminué de 1105 à 1001 entre 2005- 2006, et que le nombre des ordonnances traitées est évalué à
59 082 144, dont la majorité, soit 13 492 184 ont concerné les tiers payants.
Une recette de 147 milliards de dinars réalisée en 2006
En ce qui concerne la politique de maîtrise des dépenses en matière de santé, le ministre du Travail affirmera que cette stratégie a grandement contribué à la réduction du nombre des transferts à l’étranger pour soins, qui sont passés de 1105 malades en 2005 à 1001 malades en 2006 tout en qualifiant les résultats de l’application du tarif de référence des médicaments depuis six ans de » très satisfaisants « . Si cette démarche a entraîné une baisse du prix du médicament, les dépenses en médicaments ont connu quant à elles une augmentation de 7,47% par rapport à 2005. Elles sont estimées à 51,01 milliards de dinars, soit 34,46% de l’ensemble des dépenses de la CNAS, alors que celles relatives aux accidents et maladies professionnelles sont évaluées à 10,2 milliards de dinars, soit une diminution de 2%. Avec 147 milliards de dinars de recettes comptabilisées et 143 milliards de dinars dépensés, la CNAS qui a longtemps connu un déficit budgétaire, vient de réaliser durant l’exercice écoulé un excédent de 3.6 milliards de dinars, représentant un taux de couverture des dépenses par les recettes de l’ordre de 102,51 % qui a permis de lui garantir un certain équilibre financier.
H.Hayet