La RN 9 fermée pour longtemps

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La «route du Cap» est venue s’écraser sur la route littorale rendant nulle la possibilité d’un rétablissement rapide de la circulation sur cette voie qui enregistre un trafic de 20 000 véhicules par jour. La RN9 est obstruée sur un parcours de près de 120 mètres en amont du tunnel d’Aokas. La fameuse «Grotte féerique» dont l’entrée est nichée à l’intérieur du tunnel n’a heureusement pas subi de «coup de grisou». Outre la partie est de la wilaya de Bgayet (Aokas, Souk El-Tenine, Melbou, Tamrijt, Derguina, Kherrata), ce sont les wilayas de Jijel et Sétif qui pâtissent de cet évènement. Une piste de contournement existe (Boukhlifa-Tala Khaled-Tizi N Berber), mais c’est à peine si elle est supportable pour le trafic de véhicules légers. Or pas moins d’un tiers du trafic de la RN 9 est le fait de véhicules lourds : des semi-remorques qui viennent approvisionner les commerces sétifiens au port de Bgayet. Le ministre Amar Ghoul, venu hier matin s’enquérir de visu de la situation, se sera contenté d’évoquer des conjectures. On en retient que la route ne peut être rouverte que dans un délai raisonnable de près d’un mois. Toutes les possibilités d’intervention comportent un risque que les pouvoirs publics promettent d’évaluer au plus tôt. Il n’est pas possible d’appeler un renfort d’engins parce que les possibilités de manœuvre sont réduites. Un éventuel usage de mines risque de déstabiliser davantage ces montagnes caverneuses, voire de produire un effet d’avalanche. C’est quasiment la quadrature du cercle. Que faire ? On réfléchit, sans encore être fixés sur sa faisabilité, à la possibilité de haler les rochers vers la mer au moyen de remorqueurs. On entend demander un point de vue d’experts chez l’Office national des explosifs (ONEX) et d’appeler à la rescousse les Allemands qui travaillent déjà sur les tunnels de l’autoroute Est-Ouest. Et on convient que tout cela ne se fera pas demain la veille.Des situations de détresse commencent déjà à se ressentir auprès des populations. Des malades urgents trouvent toutes les peines du monde à être évacués sur l’hôpital de Bgayet. Les gardes-côtes interdisent à des propriétaires de zodiacs d’effectuer des transbordements au prétexte d’infraction à la réglementation. Deux vedettes de la Protection civile sont là pour seulement les «cas vraiment urgents». La «lointaine» ville de Bgayet vit, pour sa part, à l’heure du rationnement d’eau potable en raison de la rupture de la conduite en provenance de la «Source-bleue».

M. Bessa

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