Si beaucoup de gens ont choisi leurs métiers, par amour à ceux-ci ou par intérêt, beaucoup d’artistes, quel que soit leur art, n’ont pas choisi cette descipline. Et on va loin pour dire que certains ont été choisis par l’art, pour ainsi dire que “l’art ne se jette pas au cou du premier venu”.
Pour Mansour Igherroussene d’Abizer, commune de Timizart, il ne se rappelle pas avoir choisi la peinture. Mais, ayant grandi dans une famille où plusieurs frères ont caressé cet art, Mansour a été bercé par la peinture. Et c’est en jouant aux exercices d’initiation de portraits et autres tableaux avec ses aînés, qu’il fut attiré par l’art. Et le temps a fait le reste. C’est ce temps qui l’a conduit à l’école de Beaux-Arts d’Azazga en vue de donner du sens à son choix. Mansour confies être laissé influencer par Rembrandt qu’il a étudié à Azazga en premier et après avoir découvert beaucoup de détails chez lui. Entre peinture et poésie, ce peintre d’At Jennad, rappelle qu’il n’y a pas de frontières, sachant que la peinture est une poésie qui se voit et la poésie est une peinture qui s’écoute. Et d’ajouter : “pour que les gens apprécient la peinture, ils doivent entendre sa voix. Certes, il n’est pas donné à quiconque d’entendre la voix de la peinture”.
Mansour a, à maintes reprises pris son bâton de pèlerin pour exposer ses œuvres. Et de la maison de la culture de Tizi Ouzou à Ighil Ali, à Alger pour ne citer que ceux-là, il invite les visiteurs à partager leur regard avec son pinceau, attiré par l’abstrait. Et l’abstrait suscite des recherches en stimulant l’esprit d’observation. L’abstrait ne rend pas oisif les sens, mais il les tient à l’éveil.
A propos, Mansour dit qu’il peint des thèmes universels à travers des couleurs et des formes diverses, en cherchant par exemple la couleur blanche dans le noir. Il enchaîne : “La majorité de peintres ont besoin du facteur distance pour peindre leur tableau. Ce facteur lie le paysage et la production. Il faut donc maîtriser ce facteur distance, mais pas le public”.
Il en conclusion, il souhaiterait que le public comprendre ses œuvres. Il souhaite également voir les peintres s’armer de volonté pour pouvoir produire et résister- et Mazal Ikhir Az Zdat”.
Salem Amrane