Valérie, une voix française pour dire la kabylie

Partager

Elle est à son deuxième voyage en Algérie. Valérie Gellion est animatrice dans une radio associative locale basée à Lyon, Radio plurielle en l’occurrence.

Chaque vendredi, elle présente son émission exclusivement consacrée à la culture kabyle en particulier et algérienne de manière générale. L’émission est diffusée de 22 heures à 2 heures du matin. Comment est-elle arrivée là ?

“A vrai dire, le métier d’animatrice, c’est quelque chose que j’ai découvert il y’a très peu de temps, ça remonte à septembre dernier. Mais mon intérêt pour la culture kabyle est beaucoup plus lointain dans le temps”.

Pour retracer cet intérêt pour les us et coutumes kabyles, Valérie évoque ses contacts qu’elle avait noués avec l’Association “AMSED” basée à Strasbourg du temps où elle était installée dans cette région.

“C’est une association avec laquelle j’ai tissé des relations et on avait mis un projet en place avec une association basée à Beni Yenni en vue de développer l’artisanat local. A partir de là, on a procédé à des échanges qui portaient entre autres sur des programmes de stage, de formation d’artisans, d’éleveurs… C’est dans ce cadre qu’on avait accueilli des gens de Beni Yenni à Strasbourg, c’était il y’a de cela trois ans. Et par la suite, j’ai eu l’occasion de venir à mon tour à Beni Yenni en janvier 2005”.

Et tout s’est enchaîné par la suite pour cette Française qui s’est retrouvée de plus en plus charmée par cette Kabylie qu’elle découvrait enfin de plus près. Et depuis, tous les détails de cette région la passionnent.

Et c’est donc logiquement qu’elle cherche de plus en plus de contacts pour continuer à vivre son amour et sa quête à la découverte de la Kabylie profonde. Désormais cet “amour”, Valérie ne le cache plus.

Elle le narre chaque vendredi soir sur Radio plurielle. Elle s’avoue particulièrement éblouie par les traditions kabyles, l’artisanat, les paysages, et la chaleur que dégage la population. C’est clair, si elle ne se lasse pas d’enparler, c’est qu’elle se plaît dans cette passion.

C’est pour la vivre de plus près justement, pour se ressourcer à la nature kabyle qu’elle a tenté ce second voyage, pour exprimer encore sur l’antenne sa “jouissance” de ce qu’elle a vu de nouveau dans cette Kabylie qui lui a ouvert les bras.

“J’ai toujours été très ouverte aux cultures étrangères”. Je me suis déjà intéressée à la culture turque à travers des amis de cette nationalité que j’ai eu à Strasbourg. J’étais attirée et intéressée par la musique et la littérature de ce pays.

Après, par le biais de contact avec des personnes algériennes, j’ai découvert une autre culture qui me passionnait également. Il y a surtout la qualité de l’ouverture de ces personnes, il y a aussi toute l’histoire de la Kabylie, une civilisation militante et engagée qui rajoute de la richesse à son histoire.

Et ma sensibilité pour la littérature et la musique m’a permis de lire les Djaout, Mammeri, …écouter les Idir, Matoub, Izri”. Pour appuyer ses dires, elle n’hésite pas à évoquer les grandes dates des Berbères comme pour prouver qu’elle est bien au fait de ce dont elle parle.

Elle raconte avec précisions le Printemps berbère par exemple… “A travers les émissions que je fais, je me replonge dans cette littérature kabyle que j’apprécie. Des repères, il y en a tellement, je citerai aussi Si Moh Oumehend, Mohia, j’ai eu également à découvrir la poésie de Aït Menguellet à travers Tassadit Yacine, et j’en passe”.

Tout compte fait, Valérie dans cette autre virée en Kabylie, allie l’utile à l’agréable. “Oui c’est sûr que j’en profite pour me reposer, et passer des vacances !”, dira-t-elle encore.

Pour conclure, Valérie aura une courte réplique mais largement significative sur ce qu’elle vit dans son expérience à la découverte de la Kabylie et des Kabyles : “Je reviendrai avec grand plaisir !”

Djaffar Chilab

Partager