Exposition d’Aimé Contejean

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l Il a été envoyé contre son gré en Algérie pour faire la guerre. Infirmier, il a été affecté au service d’action sociale d’Icheriden. Tout au long de ces années de braise, il a profité pour nouer des contacts avec la population locale, soigner les civils, et prendre des photos de la vie kabyle sous tous ses aspects. Il expose au centre culturel une soixantaine de photos toutes plus historiques les unes que les autres, datant des années 1960 et 61. ll a consacré beaucoup de vues aux maisons traditionnelles kabyles, avec leurs toits uniformes faits de tuiles rouges en terre cuite et les dédales des ruelles. On peut voir aussi l’entrée de l’ex-Fort National avec les soldats en faction devant l’immense porte en fer servant d’entrée à la ville tapie derrière ses remparts. L’élément humain est aussi présent, particulièrement les enfants. Beaucoup de photos leur ont été consacrées par ce soldat photographe infirmier. On peut voir les chérubins avec leurs habits d’époque, mais aussi des femmes avec leurs atours. Dénué de voyeurisme misérabiliste, le regard du photographe saisit plutôt toute la dignité de ces femmes et de ces hommes fiers dans l’âpreté de la vie, beaux et durs comme leur milieu. L’exposant a été aussi attiré par les paysages kabyles et on admire les sites montagneux ou forestiers, les vastes panoramas capturés par l’objectif de ce soldat atypique.

On devine qu’Aimé Contejean a été subjugué par ce pays où il est venu pour se battre mais où il a choisi de soigner et d’admirer le pays et les hommes. Juste à l’entrée, presque comme s’il voulait convaincre de sa bonne foi, on voit la liste des personnes vaccinées à l’époque dans le village d’Icheriden. Il est revenu, avec beaucoup d’émotions revoir les lieux de son service militaire et compte visiter les villages Icheriden, Ait Meraou et d’autres bourgades qu’il a foulé à l’époque de son séjour militaire. A la question “connaissez-vous El Misser ?”, il répondit en souriant à son interlocuteur “El Misser d’en bas ou d’en haut ?” On souhaite un bon séjour à cette âme candide qui n’a pu être détournée de sa vraie nature.

Amarouche

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