La campagne électorale pour les présidentielles bat son plein en France. Et une fois de plus, l’immigration est au centre des débats. Si l’extrême droite, représentée par le Front National, un parti xénophobe bien connu, ne se cache pas pour dire sa haine de l’étranger, la droite dite républicaine, représentée par le parti actuellement au pouvoir, l’ UMP, n’y va pas avec le dos de la cuiller. C’est que pour cette droite, le thème de l’immigration, arbitrairement lié à celui de l’insécurité, est porteur : il attire une partie de l’électorat, à qui une propagande xénophobe fait croire que les problèmes du chômage et de l’insécurités sont dus à la présence sur le territoire français d’une forte communauté étrangère. La proposition du candidat UMP, Nicolas Sarkozy de créer, s’il est élu, un ministère de l’immigration et de l’identité nationale, renforce cette image négative de l’immigration, présentée comme un risque d’altération de ‘’l’identité française’’. C’est présenter comme deux entités irrémédiablement opposées la communauté issue de l’immigration et les ‘’Français’’, oubliant que l’identité française s’est forgée au cours des siècles, de l’apport de diverses communautés. Nicolas Sarkozy, lui-même, qui, aujourd’hui brigue la présidence de la République française, est issu de l’immigration puisqu’il est d’origine hongroise. Même des soutiens de Sarkozy ont trouvé la formule ambiguë, en tout cas elle ne manquera pas d’alimenter la propagande xénophobe et à prendre, une fois de plus, les immigrés, comme boucs émissaires des problèmes des Français.
S. Aït Larba
