“De la musique pour les mœurs”

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De la musique pour les mœurs, est la thérapie que propose l’artiste-compositeur Mohamed Rouane comme remède adoucissant son style musical, baptisé Casbah Jazz, au public venu l’applaudir à la maison de la culture de Béjaïa.

En tournée nationale, depuis le 3 avril, dans le cadre d’Alger capitale de la culture arabe 2007, Rouane s’est accosté dans la capitale des Hammadites, le dimanche 8 avril, avec son nouvel album qu’il intitula “Heureux dans la tristesse”. Cette visite impromptue n’a pas été médiatisée. L’artiste est passé inaperçu, alors qu’à Tizi Ouzou, il a fait salle comble. Lors de son passage à Béjaïa où il a donné un spectacle en fin de journée, l’artiste a présenté son nouveau disque au public bougiote qu’il a charmé aux rythmes d’une musique douce et spirituelle. Devant les quelques présents, mal informés, le musicien armé de son mandole blanc, a invité ses fans dans un monde onirique, guidé par des mélodies relaxantes et adoucissantes. Dans le patrimoine culturel, il a puisé des morceaux de chaâbi, flamenco et même de l’oriental pour rendre hommage aux grands chantres de la chanson algérienne, à l’image de Matoub Lounès qu’il a évoqué par sa chanson Kenza et à Atmane Bali. Pour cela, il s’est servi de plusieurs instruments en plus de son mondole dont il ne se sépare jamais.

Après “Rêve” et “Rayons de soleil” son troisième album comporte 9 pièces musicales. Entre autres : “Rivière de paix”, “Casbah fusion”, “Ihssas”, “Comme d’habitude”. Dans ces mélodies modernes, le messager de la paix a essayé de donner un nouveau souffle à quelques genres musicaux dont la réputation dépasse les frontières, tels le chaâbi kabyle, gnawa, jazz… qu’il a su fusionner. D’El Anka, Rouane, dira avec modestie, que c’est le symbole de la chanson chaâbi, le maître et la légende même. Pour lui, il n’y a pas de secret dans la musique et c’est la clef même de la réussite. “Il faut être sincère quand on fait de la musique qu’il qualifia de mer dont on ne prend que des gouttes. Elle reflète l’état d’âme de l’artiste qui ne doit pas tricher pour réussir”, dira-t-il. A travers les notes qu’il compose, Rouane s’exprime librement et transmet de ce qu’il ne peut pas dire par les mots. C’est sa manière d’être utile à la société et c’est peut-être pour cette raison que sa musique est conseillée dans les hôpitaux dans les pays occidentaux tels l’Allemagne et la Suisse. Pour celui qui ne le connaît pas, Mohamed Rouane, est l’ex-membre fondateur du groupe Flamenco-Gpsy, Mediterraneo et Triana d’Alger qu’il quitta en 2000 après s’être disloqué. Après ce bout de chemin qu’il a fait avec les deux troupes musicales, le compositeur suit sa propre voie et se consacre pleinement à sa passion envoûtante et dévorante en solo, celle de la mélodie d’évasion et de relaxation. Bon vent Rouane !

F. Lahiani

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