Entre consternation et rétention d’information

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A la suite des deux explosions qui ont eu lieu, hier dans la matinée aux environs de 11 h de très forte intensité, à l’entrée du Palais du gouvernement, au centre-ville d’Alger, et un autre a visé le commissariat de police dans la banlieue est de la capitale, une virée à l’hôpital Mustapha Pacha nous a permis de constater l’ampleur de l’hécatombe provoquée par l’attentat. D’un service à un autre, le scénario est le même. Rétention d’information, demande d’autorisation et même interdiction d’interroger les blessés ou par le corps médical ou par les service de sécurité. Des gens de toutes ages, à savoir les familles des victimes et leurs proches se regroupaient devant le service des urgences rien que pour avoir des nouvelles de leurs proches, amis ou mêmes voisins touchés par les attentats.

En faisant exploser ces bombes à un tel moment, selon les témoignages recueillis sur place,  » ces criminels ont visiblement cherché à montrer qu’ils ne s’en prenaient pas seulement aux autorités et aux forces de sécurité algérienne mais aussi à la population « . Devant un tel amalgame, entre les sirènes hurlantes des ambulances, les sanglots des parents des victimes et les cris des agents de sécurité, l’atmosphère est très effrayante et plein d’angoisse.

De nombreux passants ont été choqués par ces images sanglantes, eux qui sont habituées seulement à les voir à la TV, tandis que des policiers en uniforme et en civil, reconnaissables à leur brassard, matraque en main ou le téléphone portable vissé à l’oreille, tentaient de contenir la foule inquiète.  » Peut-être c’est le retour vers la décennie noire « , selon un témoignage d’une mère éplorée qui a perdu déjà un de ses enfants durant les années 90. Par ailleurs et selon nos source, Yazid Zerhouni et Djamel Ould Abbas, respectivement ministres de l’Intérieur et de la Solidarité nationale, se sont rendus en catimini à l’hôpital pour s’enquérir de l’état de santé des blessés. Il y a lieu de signaler que selon un bilan provisoire de la protection civile le nombre de blessés est de 162 personnes dont cinq corps non encore identifiés et 23 morts parmi eux garde corps du ministre de l’Intérieur.

Nabila Belbachir

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