En dépit des foyers terroristes qui s’organisaient, timidement, après la réconciliation nationale, en 2005, l’Algérie renaît de ses cendres et retrouve enfin la paix, et ce jusqu’à un certain 11 avril 2007. Une date qui fait l’évènement avec l’attaque kamikaze qui a enregistré le nombre de 33 morts et 162 blessés, à Alger.
Les questions autour du renouveau du terrorisme, se reposent, aujourd’hui. Le pays revivra t-il le film des années 90 ? Les menaces d’hier reviennent. « Les jeunes Algériens sont aujourd’hui plus à même d’être influencés par des idées terroristes. Chaque année qui passe est encore plus dramatique que la précédente… », c’est ce qu’ a annoncé l’écrivain Karim Amellal, dans une interview qu’il a accordée à la Dépêche de Kabylie, le 8 avril dernier. Des mots qui ne voulaient alors, peut-être, pas dire grand-chose, dans cette période plus au moins détendue, mais qui se réalisent, actuellement et avec ce fléau qui revient, même, en force. Le directeur de la Bibliothèque nationale, Amine Zaoui a rassuré que cet acte condamnable ne réussira, jamais, à susciter une paralysie au sein du secteur culturel que les hommes de culture ont fait renaître de ses cendres. « L’acte criminel qui s’est déroulé, mercredi passé, est pour nous spectaculaire.
La Bibliothèque nationale continue et continuera à assurer, toute la semaine, y compris le vendredi, ses programmes d’activités jusqu’à 20h00. Nous enregistrons, d’ailleurs et quotidiennement, un grand nombre de visiteurs, à l’occasion du Salon international du livre de jeunesse », a déclaré M. Zaoui. Le directeur de l’Etablissement Art et Culture, Radwan Mouhamdi, a quant à lui, refusé, hier, de répondre à toute question en rapport avec ce fait, en invitant le journal à s’entretenir avec la wilaya d’Alger pour avoir plus de renseignements.
Le commissaire du festival du cinéma amazigh, El Hachemi Assad a condamné, pour sa part, cet acte de violence en soulignant qu’il est impératif que les institutions culturelles continuent à signer leur présence, en dépit de toute menace.
« Il ne faut pas céder à la menace terroriste et donner l’occasion à ces gens pour faire revivre les années noires qui ont endeuillé l’Algérie.
Je rends à, cet effet, hommage aux résistants grâce auxquels, le pays fait face à ces faits tragiques « , a estimé M. Assad. Le metteur en scène et ancien directeur du Théâtre national d’Alger, Ziani Chérif Ayad, est intervenu, également sur cette question en appelant les institutions culturelles à rester ouvertes afin que les hommes de culture poursuivent leur rôle et être le contraire de ce que veulent ces criminels. « On ne peut pas régler les problèmes avec des actes de violence. C’est absurde ! Il faut communiquer, organiser des débats, proposer des perspectives et ne pas céder à ces situations », a déclaré, M. Ayad.
Fazila Boulahbal.
