Le constat est inquiétant eu égard aux agressions de toute nature et de diverses origines, qui menacent l’environnement et le cadre de vie d’une manière générale, provenant des pollutions des eaux par l’introduction dans les milieux aquatiques, des substances susceptibles de modifier les caractéristiques physiques, chimiques et/ou biologiques, de l’air où l’atmosphère, par l’émanation de gaz, vapeurs de fumées ou de particules liquides ou solides et enfin par un autre phénomène tout aussi nuisible qui provient des déchets dans les milieux urbains que ruraux, notamment les ordures ménagères dont le ramassage et la gestion constitue un sérieux problème pour la collectivité. A cela s’ajoutent les effets désastreux des incendies de forêts enregistrés chaque année qui dénudent nos montagnes et massifs avec d’autres conséquences fâcheuses. S’agissant des pollutions des eaux, des effets néfastes ont été constatés au niveau de la rivière située entre le barrage d’Ighil Emda de Kherrata et le lac naturel du Chabet El Akra, où les croassements nocturnes des batraciens ont disparu depuis longtemps, de même la disparition subite d’une espèce de poissons appelée “gardons”, un site naturel de cette faune qui a connu des bouleversements écologiques dus à des déversements d’eaux polluées provenant de diverses origines, huileries, assainissement… Quant à l’autre forme de pollutions qui concerne l’hygiène du milieu, il s’agit des déchets ménagers qui sont définis comme des résidus hétérogènes, où nous trouvons des détritus de toute nature générés par les ménages, dont la gestion constitue un sérieux problème des collectivités, un phénomène nuisible à l’environnement qui prend une ampleur inquiétante depuis quelques années et ce, pour différents facteurs tels que l’accroissement de la population et l’exode rural vers les centres urbains. L’urbanisation rapide incontrôlée a accentué la production de déchets organiques, voire même synthétiques d’origine industrielle, dont la biodégradation s’avère difficile, ce qui rend le cycle de dégradation naturelle perturbée, d’où la nécessité de prendre en charge d’une manière sérieuse la gestion des déchets solides urbains. Ces derniers constituent également une autre forme de pollution, leurs rejets anarchiques dans le milieu récepteur sans étude préalable du site et des techniques de mises en décharge peuvent engendrer de graves problèmes de pollution, en portant atteinte à l’esthétique du milieu, à la qualité de l’air et des eaux superficielles et souterraines. Pour la ville de Kherrata, qui est un centre urbain important, la gestion des déchets ménagers collectés quotidiennement est confrontée à l’absence d’une décharge qui répond aux normes réglementaires en vigueur. En effet, les ressources financières de la commune ne permettent pas de réaliser une décharge appropriée qui doit être pourvue de zones de dépôts sous l’appellation de casiers, la réalisation d’une clôture en matériaux résistants qui doit être de deux mètres de hauteur, des issues fermées par des portails qui doivent être verrouillées et gardés pendant les heures d’ouverture et fermés en dehors de ces heures, des voies intérieures aménagées pour assurer une circulation facile par tous les temps aux véhicules, construction de locaux aménagés conformément aux dispositions de la législation en vigueur du travail et de la santé publique et enfin, des plantations de brise-vent autour de la décharge.
Au vu de ces contraintes budgétaires rencontrées par l’APC de Kherrata, la direction de l’environnement doit étudier les possibilités d’apporter son concours pour la prise en charge de la réalisation de la décharge ; celle-ci constitue une préoccupation majeure pour préserver la santé publique et l’environnement. En tout état de cause, l’espace naturel, la diversité biologique, le biotope l’écosystème, l’atmosphère, les eaux superficielles et souterraines, les sites naturels qui sont parmi les plus importants composant l’environnement et le cadre de vie de l’homme doivent être protégés et préservés des agressions dont elles font l’objet, avec toutes les conséquences désastreuses ainsi engendrées.
Le dispositif juridique existe dans ce cadre, il suffit de l’appliquer, donc le citoyen doit, pour sa part, apporter sa contribution, il s’agit de la protection de l’environnement qui est indissociable de la vie et de l’homme.
Slimane Zidane
