Le monde du travail à la croisée des chemins

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Si pour beaucoup, le 1er Mai, Journée mondiale des travailleurs à perdu de sa symbolique idéologiquement parlant, elle n’en est pas moins opportune à l’ère de la mondialisation et de la globalisation des échanges, chez nous, comme ailleurs au demeurant.

Le travailleur algérien, sevré du dirigisme étatique d’antan, mais néanmoins protecteur et garant de la sécurité de son emploi et de ses droits sociaux, se retrouve, à la merci, d’un grand nombre d’entrepreneurs privés, négriers et fraudeurs vis-à-vis de l’Etat.

On n’en finira pas de sitôt d’être scandalisés par le chiffre effarant, communiqué par une enquête de l’Office nationale des statistiques, ( ONS), selon lequel, 4.5 millions de travailleurs ne jouissent pas de couverture sociale. Soit, en termes de taux…53,1%, de la population occupée, plus de la moitié qui subissent ce déni de droit !

L’ampleur du manque à gagner pour la CNAS est manifestement astronomique.

La réalité est d’autant plus révoltante que l’on se demande ce qu’il en est de la mission des institutions de contrôle du monde du travail, l’Inspection générale du travail, (l’IGT) en l’occurrence.

Le 1er Mai en Algérie, devrait donc, interpeller la conscience citoyenne, sur le fait qu’économie de marché ne saurait signifier, démission totale de l’Etat qui ne parvient pas à assumer le minimum de ses responsabilités en la matière, soit son rôle régulateur et coercitif.

La journée est également à même de symboliser le cruel désenchantement du monde du travail du secteur public dont, particulièrement le plus lourd contingent des travailleurs algériens, celui qu’emploie la Fonction publique. Dure contrainte d’adaptation de cette catégorie d’Algériens, dont le nouveau statut leur fait craindre la perte de la sécurité de leurs emplois, à travers, la mesure de dépermanisation, qu’institue le texte désormais.

C’est aussi, une Journée qui rappelle la non moins terrible adversité à laquelle est confrontée le monde syndical dont tout particulièrement, l’UGTA, prise en otage entre de fougueuses organisations autonomes, et le primat du libéralisme économique…à l’Algérienne.

Elle en était à ne pouvoir arracher quelque augmentation salariale…n’étaient la  » sollicitude « , de dirigeants politiques, dont le Président de la République, lui-même.

Adaptation, ou attitude tactique, oblige, c’est selon, la Journée internationale du travail en Algérie, devrait inciter à lutter pour la réhabilitation du Travail et du travailleur, qui ne peuvent ne pas incomber à l’Etat, tant se creusent les inégalités et les injustices sociales, aggravant le risque d’une irrémédiable fracture sociale.

H.O.

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