»Apporter au journaliste la protection nécessaire »

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Dans un message à l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, le président de la République, après avoir rendu hommage à la corporation, et situé ses responsabilités dans la promotion de la démocratie et du développement, a annoncé une série d’engagements en faveur de l’exercice du métier de journaliste. Ainsi, il a assuré quant à l’intérêt qu’il portait à cette question, ayant affirmé que « nous avons inscrit en tête de nos priorités de prendre toutes les mesures pour apporter au journaliste la protection indispensable à un exercice serein et confiant de son métier ». Concrètement, le chef de l’Etat s’est engagé sur, notamment,  » la consécration du droit pour le journaliste à une formation continue et à des recyclages de perfectionnement. A cet effet, il faudrait prévoir la création d’un centre de formation continue et de perfectionnement dans les métiers du journalisme et de la communication », a-t-il in indiqué. Expliquant le sens de cette mesure, il a préconisé que ce centre « apporterait à la corporation les savoirs et les savoir-faire requis par les profondes mutations qui affectent le secteur de l’information et de la communication », dans la mesure où ce secteur « doit affronter les redoutables défis de la révolution informationnelle dans le monde et ses conséquences sur la communication au niveau national ». Le défi, selon le Président Bouteflika, « impose la réorganisation et le renforcement des instruments d’appui à l’activité journalistique, qui sont au coeur de notre stratégie de développement et de relance du secteur de la communication ». D’où, l’annonce par le chef de l’Etat  » d’un programme d’adaptation et de modernisation des structures d’appui actuelles et la création de structures complémentaires, tout en adaptant le dispositif institutionnel existant ». S’agissant de l’hommage du Président Bouteflika à la presse nationale, il a déclaré que « nous pouvons légitimement tirer fierté de l’existence chez nous d’une presse libre et plurielle, car la liberté de la presse est indispensable à la consolidation des droits de l’homme et de la démocratie”, non sans en appeler à l’adresse des journalistes à  » un sens aigu des responsabilités, compte tenu de leur rôle dans la formation de l’opinion publique », a-t-il dit. Outre le président de la République, les partis politiques toutes tendances confondues ont mis à profit la campagne électorale pour s’exprimer sur la question de la liberté de la presse en début du week end. Il est pour le moins assez remarquable que les formations de l’Alliance présidentielle se soient prononcées pour l’abrogation de l’article 144 bis du Code pénal qui criminalise le délit de presse. Il en est ainsi, sachant que cette disposition a été votée sous le gouvernement d’Ouyahia, en 2000/2001, actuel secrétaire général du RND, et qu’elle a été adoptée par la majorité FLN de l’époque. D’où l’interrogation légitime de savoir si cette  » évolution « , a un caractère sincère ou si elle n’est motivée que par des considérations électoralistes et démagogiques. Des doutes qui seraient d’autant plus fondés que les déclarations de ces formations sur la question de la liberté de la presse et l’abrogation de l’article liberticide sont d’une tonalité oppositionnelle assez surprenante eu égard à l’identité politique de ces formations. Ainsi, Saïd Bouhadja, du vieux parti, à partir de Skikda, où il est tête de liste, assure que non seulement le FLN est contre l’article 144 bis mais aussi, que sa formation  » milite pour son abrogation « . Mieux : le FLN, qui  » a beaucoup évolué  » a-t-il affirmé est favorable  » à l’ouverture du champ de l’audiovisuel « . A moins que la situation du pays depuis le contexte qui a caractérisé la survenance de l’arsenal répressif contre les membres de la corporation, allant jusqu’à instituer les peines d’emprisonnement pour  » faute  » journalistique, ait réellement évoluée. Dans le sens où l’hostilité qu’avait subie le chef de l’Etat, alors fraîchement élu, de la part de certains journaux qui voulaient en découdre avec lui, dès l’entame de son premier mandat et jusqu’à la veille du 7 avril 2004, date de sa réélection, constitue une période révolue.

H. O.

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