La valse des prix des fruits et légumes, qui se sont figés durant presque une année au plus haut de la barre, ont entamé depuis une dizaine de jours un recul considérable.
Que ce soit au niveau des marchés hebdomadaires, des commerçants ambulants ou fixes, l’on constate une baisse sensible des prix affichés : l’oignon entre 15 et 20 DA, le piment vert 30 DA, la tomate 35 DA, même la pomme de terre a chuté entre 22 et 26 DA, l’orange à 50 DA, la pomme, premier choix, à 70 DA et les fèves à 15 DA. Une baisse des prix qui s’explique d’abord par l’arrivée à maturité de la production locale qui a renversé la vapeur en pensant dans la balance de l’offre qui devient beaucoup plus forte que la demande, mais le plus important c’est le changement dans la variété et la composante des repas qui s’opèrent avec l’arrivée de la saison chaude qui voit les ménagères opter pour des repas plus légers, surtout les salades et abandonnent progressivement les sauces qui nécessitent beaucoup de légumes, ce qui revient à dire que non seulement la production locale a inondé les marchés mais les ménages ont diminué sensiblement le volume et les qualités des achats de légumes, de plus certains légumes fragiles qui pourrissent rapidement, telle la tomate, la laitue sont cédées à perte dès que des signes de pourrissement apparaissent.
Un dernier facteur enfin qui contribue de manière remarquable à faire baisser les prix des fruits et légumes c’est le fait que la plupart des producteurs locaux, cette année, refusent de céder en gros leurs marchandises aux spéculateurs d’occasion.
En partie responsables, de la flambée des prix, ce phénomène est facile à combattre en réinstaurant l’application stricte de la loi. En exigeant d’abord des registres du commerce pour les marchands et des attestations d’agriculteurs pour les petits jardiniers qui par leurs refus de céder leurs productions aux spéculateurs et en procédant eux-mêmes à la vente en détail, ont réussi à “casser” les prix. Un état de fait qui est à méditer par les pouvoirs publics pour encourager le comportement de ces petits, mais nombreux agriculteurs.
C’est un fait inédit, moins il y a de spéculateurs plus les marchés se stabilisent, réduire leurs nombres serait une manière efficace de protéger le consommateur ; une meilleure manière de lutter contre ces rapaces est l’exigence du registre du commerce.
De plus ces spéculateurs illégaux ont fini par transformer les marchés réguliers en marchés parallèles échappant au fisc et à toute forme de contrôle en amassant de véritables fortunes sur le dos du consommateur et de… l’Etat.
Omar Soualah
