L’ARPT tenue pour responsable

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Le marché de la téléphonie mobile a connu un essor fulgurant depuis la libéralisation du secteur des télécommunications dans notre pays. Cependant, cette ouverture a été accompagnée, au prix d’une concurrence parfois déloyale, d’une anarchie qui a vite débouché sur un marché parallèle, devenu tentaculaire. C’est le constat dressé par des représentants du ministère du Commerce et des opérateurs économiques dans la téléphonie mobile lors d’une conférence-débat, tenu, hier, au siège de l’Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA). Lors de son intervention, Mme Houria Langar, responsable à la direction de la concurrence au département du commerce s’est attaqué à l’ARPT et aux opérateurs privés de téléphonie mobile.  » Ils font des fois ce qu’ils veulent. L’ARPT, ne joue pas le jeu et laisse les opérateurs agir comme ils veulent « , a-t-elle affirmé. Pour étayer ses propos, elle a qualifié de « mensongères » la publicité lancée par l’opérateur Nedjma.  » Ce n’est pas quatre dinars la minute, mais quatre dinars les 30 secondes « , a-t-elle expliqué ; et d’ajouter  » qu’il y a une anarchie. Le consommateur doit réagir. Il faut que les mentalités évoluent et ne pas tout avaler « . Même son de cloche du côté de Mme Ouahiba Khadir, directrice marketing à K.Point.Com, entreprise créée en France en 1996 et installée en Algérie depuis 2002. Elle a estimé que l’ARPT (Autorité de régulation des Postes et Communications) devait mettre du sien pour organiser le marché, en soulignant que la clochardisation du marché, tient du fait, que l’image du professionnel, n’est pas ce qu’il devait être. Pour sa part, Azzedine Khadir, responsable d’AlgérieK a expliqué, chiffres à l’appui, qu’entre 2002 et 2006, environ 21 millions de puces ont été vendues sur la marché, ce qui correspond à 7 millions de portables importés. Sur un simple calcul arithmétique, il a affirmé que la part du marché informel avoisine les 70%.  » Il y a une concurrence déloyale. Il y a la vente, pour la vente, au détriment de la qualité « , a-t-il déploré et de nuancer ses propos en soutenant que la part du marché illégal tend à baisser notamment, avec la batterie de mesures de sensibilisation prises par le ministre du Commerce les Douanes algériennes. Citant l’exemple, de la Turquie qui a pu mettre un terme au marché parallèle dans le secteur de la téléphonie mobile, l’orateur a considéré que l’Algérie doit profiter des expériences étrangères pour re-stabiliser le marché. Qualifiant les chiffres des Douanes d’erronés, Aïssa Kassa, expert en techniques de communication et chargé de communication au port d’Alger a noté que ces chiffres sont récoltés sur la base des informations fournies par les opérateurs privés.  » Il y a une sous-déclaration y compris des importateurs sous-titrés. Une masse importante de portables est incontrôlée », a-t-il constaté. Cette situation implique, selon lui, des retombées sur la situation économique et sécuritaire, puisque des téléphones portables sont utilisés par les terroriste pour déclencher à distance de bombes. M. Aissi s’en est également pris au Conseil et la concurrence, d’après lui, une coquille vide, qui ne fait pas son travail. Il a estimé que 20 % du marché est légal alors que le reste est entre les mains de l’informel. Le conférencier voit dans la mise en place des mécanismes de l’activation des puces, un moyen d’éradiquer le marché parallèle. Un autre intervenant du ministère du Commerce, exposant un problème de transparence, a déploré que le ministère du Commerce se soit écarté par les opérateurs de la téléphonie mobile dans l’octroi des licences.

Hocine Lamriben

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