»Mes deux ennemis… »

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A Kherrata, tout se décline en souvenir des massacres du 8 Mai 1945. Les rues, les infrastructures publiques et des établissements privés sont baptisés à l’adresse de cette date en clair-obscur qui a vu en même temps la défaite du nazisme et le massacre de milliers d’Algériens qui ont cru devoir s’inviter à une fête de la Libération qui se terminera, pour eux, dans un abject bain de sang. Pour sa deuxième visite électorale dans la wilaya de Béjaïa, Amara Benyounès aura convoqué l’histoire pour parler du présent et de l’avenir.

« C’est à partir des traumatismes provoqués par les massacres du 8 Mai 1945 qu’est né le 1er Novembre 1954, il faut que les démocrates trouvent dans les douleurs que traverse le pays les raisons d’un grand ressaisissement », clame-t-il lors d’un meeting tenu, hier matin, à la salle omnisports de la ville. Le co-leader du pôle républicain, a tout au long d’un discours fortement applaudi, appelé les démocrates à rompre avec les querelles de clocher et « converger dans le grand rassemblement que la population appelle de tous ses vœux ». Il estime qu’aucune condition particulière ne doit être opposée aux démocrates qui souhaitent s’inscrire dans la dynamique unitaire que l’ANR, l’UDR et le MDS ont entamée. « Depuis la position qui est la mienne, il m’est interdit d’avoir des états d’âme ou de nourrir une quelconque objection subjective à l’égard de quiconque », souligne le responsable de l’UDR. « Je n’ai que deux ennemis et ceux-là j’entends les combattre de toutes mes forces, ce sont les islamistes et le sous-développement dans lequel continue à se débattre le pays malgré d’importantes ressources », souligne- t-il. Remettant en cause les agrégats de la croissance économique avancés officiellement, il déclare, sarcastique, qu’il aurait volontiers fait campagne pour l’Alliance présidentielle »si vraiment elle avait le chômage à 12% comme elle le prétend ». Une alliance qu’il accuse par ailleurs d’être un « accessoire politique désincarné » qui est prêt à prodiguer son soutien au chef de l’Etat « quel que soit son nom ».

Il ajoute que le temps est venu où les démocrates devraient conjuguer leurs efforts en vue de peser efficacement sur le destin du pays et accuse les islamiste d’avoir déclenché une insurrection généralisée contre les valeurs de modernité et de progrès. « Aujourd’hui, dira-t-il, les islamistes sont dans les maquis, dans l’opposition légale, mais aussi au sein même du gouvernement pendant que les démocrates offrent un front des plus désordonné ». Optimiste, il estime que l’initiative lancée avec Rédha Malek et Ali Hocine constitue un « sillon historique qu’il appartient à tout un chacun de creuser davantage ». « Quand je vois Madjid Bektache, ancien du RCD, et Hadj Rabah Naceri, ancien du FFS, réunis dans la même liste, je me dis que l’espoir est permis, mieux : qu’il s’impose en devoir », dira Amara Benyounès. Les deux noms chapeautent la liste du pôle républicain dans la wilaya de Béjaïa.

Notons enfin qu’alors que le FLN a brillé par son absence dans cette Kherrata qui a toujours constitué un pèlerinage obligé, le RPR a aussi organisé un rassemblement populaire animé par son président.

M.Bessa

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