Le ministre des Finances, Mourad Medelci, a précisé, en marge du Forum international des finances à l’hôtel El-Aurassi, que la banque doit être au service de l’entrepreneur et respecter la loi. Le ministre a, en outre, assuré dans une déclaration à El Khabar à propos de l’affaire Tonic, que le gouvernement était déterminé à exploiter toutes les énergies et à conserver les capacités de production existantes chez ce groupe et d’autres sociétés productrices, indiquant qu’il faut prendre en compte la main-d’œuvre afin d’éviter tout dysfonctionnement.
Il est clair, à travers cet énième épisode, que les pouvoirs publics veulent échapper à ce qui a été vécu par le passé, et qui a conduit à la perte de gros investissements. De ce fait, ils veulent agir avec une nouvelle stratégie concernant cette affaire, apparue au moment où le groupe privé Tonic a ouvert un complexe intégré pour la production de papier qui générera 10 000 nouveaux postes d’emploi ajoutés aux 4 000 postes déjà existants. Ainsi, les autorités ne veulent pas reproduire le scénario Khalifa qui a causé la perte de
10 000 postes d’emploi.
Le ministre des Finances a refusé de dévoiler le motif de la plainte ou de s’exprimer sur la situation du P-DG du groupe Tonic, Abdelghani Djerrar, même s’il a adressé un message implicite sur la situation du groupe et l’importance de sauvegarder les capacités de productions et les postes d’emploi y résultants.
Par ailleurs, plus de 4 000 travailleurs du groupe Tonic pour le papier, à Bous-Imaïl, ont exprimé, hier, leur solidarité avec le P-DG du groupe, et ont déclaré que l’affaire est fabriquée de toutes pièces. D’une part ils ont également précisé à El Khabar qu’ils ont préféré continuer le travail, après la mise en détention provisoire du responsable de Tonic ajoutant que leur P-DG était parvenu à un accord de remboursement avec la banque, couronné par les discussions entamées depuis 2005.
D’autre part, le chargé de communication au sein du Groupe, Hamid Rebahi, a affirmé que le cas de son P-DG n’est que technique et que cette affaire connaîtra son épilogue, assurant au passage, que le groupe tiendra ses engagements envers ses clients. Rappelons que jeudi matin, des agents en civil se sont présentés au domicile du patron du groupe Tonic Emballage, Abdelghani Djerrar, sis à El-Biar, pour l’emmener au bureau du doyen des juges d’instruction près la Cour d’Alger, qui lui avait notifié une convocation et a été tout de suite mis sous mandat de dépôt par le tribunal d’Alger, pour octroi illégal de crédits bancaires qui a engendré un surendettement auquel sa firme ne pourrait faire face. Une affaire qui a jeté le trouble dans la corporation des hommes d’affaires algériens.
Yassine Mohellebi