Que ce soit la voie routière (RN 5) ou celle ferroviaire, le tronçon routier reliant la ville de Bouira à celle de Beni Mansour sur lequel ont été réalisées deux voies de transport en parallèle sur une distance de soixante (60) km est le tronçon le plus meurtrier d’Algérie en raison du nombre impressionnant d’accidents de la circulation et de celui des victimes qu’il enregistre chaque année. Les causes de ce taux tragique d’accidents le plus élevé à l’échelle nationale sont dues au fait que ces deux voies traversent plusieurs villes et agglomérations importantes tels que El Asnam, Bechloul, El Adjiba, Ahnif et Taourirt (Ath Mansour). Si pour la route le problème est en voie d’être solutionné avec le lancement des travaux sur ce tronçon de l’autoroute Est-Ouest, pour peu que les délais de réalisation soient respectés, par contre concernant le chemin de fer, le même laxisme qui a prévalu depuis toujours et une passivité coupable sont toujours observés malgré un lourd bilan enregistré chaque année, les derniers accidents en date sont ceux qui se sont produits récemment, le premier au niveau d’un passage non gardé dans la ville d’Ath Mansour et qui a coûté la vie à quatre citoyens, membres d’une même famille leur véhicule ayant été percuté par un train, le destin cruel de cette famille a fait qu’ils ne sont pas tous morts sur le coup mais l’un après l’autre dans un intervalle de quinze jours, une situation des plus atroces pour leurs proches. Le deuxième accident enregistré dix jours plus tard est un troupeau de moutons composé de vingt têtes qui a été décimé à proximité du chef-lieu de la commune d’Ahnif. Immédiatement après ces deux accidents simultanés, la direction générale de la SNTF et le ministre du Transport ont réagi et informé l’opinion publique par voie de presse qu’une clôture de protection de 500 km sera entreprise sans délai afin de mettre un terme à l’hécatombe des accidents ferroviaires, malheureusement voila bientôt une année que l’information a été rapportée par la plupart des quotidiens nationaux sans que cet ambitieux projet ne soit lancé, du moins concernant la wilaya de Bouira en dépit de sa spécificité macabre. Rappelons que la multiplication des accidents ferroviaires sur le tronçon Bouira-Beni Mansour s’explique d’abord par la proximité des agglomérations, une forte concentration de la population dans cette région et enfin fait important et notable, c’est des dizaines sinon des centaines de passages sauvages, non gardés, ni contrôlés, ni aménagés, et encore moins signalés aux conducteurs de trains, la majorité de ces passages se trouvent en rase campagne en des lieux où la visibilité est réduite au maximum sinon nulle, en raison d’une végétation luxuriante des deux côtés de la voie ferrée, la négligence des conducteurs de trains n’est pas à exclure telle que l’absence des avertissements sonores et le non respect de la vitesse autorisée. Au fait, ces passages épars tout au long de cette voie du chemin de fer sont-ils recensés et cochés sur la feuille de route des trains ? A voir ces derniers franchir certains de ces passages sans réduire leur vitesse ni actionner leur sirène, il est difficile de répondre à cette question cruciale. Quand va-t-on enfin prendre en charge sérieusement ce tronçon qui endeuille chaque année la région de M’chedallah ? Combien de victimes faudra-t-il encore pour comprendre enfin que ces 60 km de chemin de fer qui traversent toute la partie est de la wilaya de Bouira doivent bénéficier d’une priorité absolue en raison d’une hausse progressive et alarmante des accidents ?
Omar Soualah
