DDK : Quelle a été la recette pour battre aussi largement le leader ?
Mokhtar Djouder : Il n’y avait pas de recette ou de préparation spéciale. C’était simplement la victoire des joueurs qui étaient hyper motivés après le calvaire vécu le week-end passé à Tizi Rached.
Vous êtes à 2 pts du premier et il reste 3 matches à jouer avec un léger avantage à El Hachimia qui recevra 2 fois sur 3 et le contraire pour vous. Gardez-vous toujours l’espoir d’accéder ?
Tout est possible en football et nous jouerons crânement nos chances jusqu’à la fin. Il n’y a pas si longtemps, on était à 7 pts du premier et aujourd’hui nous l’avons réduit à 2 et inchallah à la fin du championnat nous accéderons avec 1 seul point sur le deuxième s’il le faut.
Etait-ce là votre objectif au départ ?
Absolument, et d’ailleurs les gens, qui nous aident financièrement, l’avaient posé comme condition dès l’entame de la saison.
Expliquez-nous comment se fait-il que le CRBA, qui avait failli passer au purgatoire la saison passée, joue l’accession cette année ?
Même cette saison, on l’avait commencée en catastrophe mais le report du début de championnat nous avait permis de nous préparer et de recruter certains joueurs qui avaient donné quand même un souffle nouveau au groupe. Mais il faut dire que c’est surtout la franchise qui avait caractérisé les relations entre nouveaux dirigeants et joueurs qui était à l’origine de ces résultats satisfaisants.
Donc il y a beaucoup de moyens financiers cette année ?
M. Zizi, actuel président, et son frère ont mis la main à la poche et ont réussi à convaincre les joueurs et les entraîneurs. D’ailleurs c’est pour la première fois dans l’histoire du CRBA que les entraîneurs des petites catégories sont payés à l’avance. Les joueurs sont pris totalement en charge et toutes les conditions sont réunies pour accéder.
Qu’est-ce qui manque alors ?
Il n’y a pas de dirigeants. Nous n’avons à nos côtés que le président et le secrétaire général qui est l’homme à tout faire. Aokas possède beaucoup de personnes compétentes et amoureuses du CRBA lesquelles si elles s’entendaient et s’assemblaient, hisseraient le club à la division qui lui sied à savoir la Régionale I ou carrément l’inter-régions.
Mais hélas, malgré les appels chaque saison des différents présidents, rien ne se fait car si l’un est dirigeant l’autre se retire et ainsi de suite et ce n’est pas dans l’intérêt du club.
Et vous, si vous accédez, resterez-vous au club ?
Qu’on accède ou pas, ce sera ma dernière saison en tant qu’entraîneur des seniors mais, par contre, je resterai avec mes 110 jeunes de l’école de football que j’entraîne depuis 4 saisons.
Pourquoi ?
Après avoir entraîné l’équipe au départ, je l’ai laissée pour rejoindre le MOB mais à l’appel du cœur, je suis revenu pour ne pas la laisser en déperdition car je savais qu’avec ce groupe tout était possible et j’avais raison. Pour répondre à votre question, je dirai que je me suis toujours donné à fond pour ce club en tant que joueur puis en tant qu’entraîneur sans contrepartie. Alors ça suffit, je suis fatigué.
Nous vous laissons conclure…
Je veux juste rappeler aux Aokasiens que le CRBA n’est pas la propriété d’une seule personne mais de tous, des sportifs et des footballeur. Tout le monde doit mettre la main à la pâte et aider le club pour qu’il retrouve son lustre d’antan et qu’il rejoigne au palier supérieur les anciens clubs qui jouaient avec lui dans les années 70. Enfin je remercie la Dépêche de Kabylie qui a tout le temps donné la possibilité aux petits clubs de s’exprimer.
Entretien réalisé par A. Gana