Ce sont un Redha Malek et un Amara Benyounès, certains des retombées de la mise en chantier du pôle démocratique et confiants en l’avenir, qui sont passés ce jeudi à Bouira défendre leurs candidats à la députation.
En attendant l’arrivée du chef de l’UDR et avant d’inviter le signataire des accords d’Evian à prendre la parole, Abass Tahar tête de liste de l’alliance, se présente et présente ses paris, parmi eux Rachid Chenaf, El Madani Hideb et Mohamed Tali Maamar. Avant de passer le micro au président de l’ANR, il soulignera sa fierté d’être candidat de l’alliance et sa détermination à militer pour la configuration allant crescendo du pôle démocratique.
Sur fond d’applaudissements et de « Djazair houra dimoukratia ! » Rédha Malek succédera à Abass Tahar. D’emblée, il dira son bonheur de se retrouver à Bouira, la wilaya qui, pour lui, se présente comme « un trait d’union entre la Kabylie et le reste de l’Algérie ». Pour l’orateur, « compétences et désintéressement mercantile » sont les deux critères qui ont fondamentalement pesé sur le choix des candidats de l’alliance.
« Il faut que les visages changent ! », enchaîne-t-il, avant d’admettre que « la situation n’est pas satisfaisante » et qu’il est temps de « dire la vérité amère pour avancer ». La grande vérité amère que retient le conférencier est que l’on trompe le peuple avec de la mauvaise marchandise. C’est une manière de qualifier la première chambre d’ »Apn Taiwan ». Changeant de registre, Rédha Malek ne cachera pas sa colère contre la chaîne de télévision qatarie El Jazira : « On ne peut pas permettre qu’on nous présente des terroristes comme des héros de guerre ». « Il faut que l’Etat réagisse », interpelle-t-il, après avoir qualifié la chaîne qatarie de boite « truffée d’agents de toutes sortes ». Pour finir, l’orateur parlera de la jeunesse et de la nécessité de lui « passer le flambeau ». C’est à ce moment que fait son apparition Amara Benyounès dans la salle qu’il traversera sur fond de « Djazair houra dimoukratia ! »
L’ex-numéro deux du RCD, ne reviendra pas sur les propos de son prédécesseur. « Même si je n’était pas là, je sais ce que Rédha Malek a dit : nous avons la même vision », dira-t-il. Le chef de l’UDR exhortera les Bouiris à aller voter en masse. « Nous n’avons pas d’autre choix », argumente-t-il. Il ne manquera pas aussi d’attirer l’attention du public sur le fait que « jamais un parti intégriste n’a appelé au boycott ». Le républicain s’étonne qu’au « lieu de faire campagne en présentant leurs bilans, les coalisés courtisent les électeurs avec de nouveaux programmes »
Il aura aussi un mot sur le pôle démocratique dont il promet de continuer la construction quels que soient les résultats des législatives. Amara Benyounès rebondira sur ce qui a été dit par Rédha Malek à propos de la chaîne qatarie. « El Jazira est une chaîne terroriste », dira-t-il sans ambages, avant d’inviter à son boycott. A propos toujours du terrorisme, il ne comprend pas l’ambiguïté qu’entretiennent quelques responsables sur la question. « Des terroristes algériens tuent et des responsables leur disent : non ce n’est pas vous qui tuez ! », s’estomaque-t-il. Il souligne aussi qu’après les attentats du 11 avril, Belkhadem avait parlé d’actes lâches. « Oui, les actes sont lâches. Mais nous voudrions que Belkhadem les qualifient aussi d’actes terroristes », lâchera-t-il, avant de saluer le public qui viendra le retrouver plus tard avec Rédha Malek dans le salon d’honneur de la salle.
T. O. A.