Nouvelle crise du lait

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Soumis aux fluctuations du marché international et au laxisme des pouvoirs publics, le sachet de lait risque de disparaître de nouveau des étals. En effet, les producteurs de lait privés, affiliés à la Cipa, ont décidé, à l’issue d’une assemblée générale tenue, hier, de maintenir l’arrêt de la production du lait, et ce, en dépit des assurances émises récemment par le ministère du Commerce. Mieux encore, ils accordent un délai de dix jours aux autorités concernés pour tenir leurs engagements à savoir, la mise en place des mécanismes d’indemnisation des producteurs privés. Ils revendiquent, entre autres, la compensation de

20 DA par litre et la mise sur pied de mécanismes d’octroi de subventions déjà promises par les pouvoirs publics au lendemain de la crise qui a affecté la filière du lait. Les producteurs affirment avoir opté pour ce choix en raison du retard dans l’octroi de la subvention promise, le 8 avril dernier, par le gouvernement alors que celui-ci s’est engagé à trouver la solution dans les 8 jours après cette annonce. Cependant, les choses, à en croire les producteurs privés, sont restés en l’état. Depuis la montée en hausse des prix de la poudre du lait sur le marché international, la majorité des producteurs privées, au nombre de 78, ont déjà mis la clé sous le paillasson avant de reprendre l’activité, en continuant à vendre « à perte » après les promesses du gouvernement. Le président de la Fédération des producteurs privés de lait à mis sur le tapis le problème du montant de l’indemnité qui demeure en deçà de la réalité puisque le prix de revient du sachet de lait est de 48 DA le litre alors qu’il est revendu au prix administré de

25 DA, ce qui donne une différence de prix de 23 DA le litre. Il est utile de rappeler que les pouvoirs publics ont mis la main à la poche pour débourser 15 milliards de dinars afin de soutenir le prix du lait. A cet effet, une enveloppe de 6 milliards de dinars a été accordée au groupe public Giplait, chargé d’importer et de distribuer 20 000 tonnes de poudre de lait. Entamée jeudi dernier, le mouvement d’arrêt de la production a été vite rattrapé par le ministère du Commerce qui a réitéré la disponibilité des pouvoirs publics à honorer ses engagements relatifs, notamment à la prise en charge de la différence entre le prix de revient et le prix de vente du sachet (25 DA) en attendant d’être approvisionné en matières premières à des prix subventionnés par le biais de l’entreprise Milk Trade à compter de juin prochain. Jusque-là, aucune solution n’a été trouvée à ce problème et c’est au citoyen lambda de payer « les pots cassés « …

Hocine Lamriben

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