Un ministre candidat FLN met les moyens de l’Etat à son service

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Notre rédaction a subi, hier, l’inqualifiable culot du parti de Belkhadem. La tête de liste FLN à Mila, le ministre de la Poste, Boudjemâa Haïchour, nous a fait parvenir un fax dans lequel le prétendant à la députation rend compte de ses activités dans sa circonscription. Jusque-là rien d’anormal. A part que le communiqué, à la mention  » from « , soit le lieu d’où il nous est parvenu, nous pouvions lire les initiales MPTIC, soit le ministère des Postes et des Technologies de l’information et de la communication ! L’institution de la République où M. Haïchour est censé exercer ses fonctions de commis de l’Etat et de ne pas en user à des fins personnelles et/ou électorales. Ainsi, les craintes de tous ceux qui appréhendaient ce type de pratiques par les 15 ministres candidats du FLN sont justifiées par l’un d’eux, ayant mis au service de ses ambitions les moyens de l’Etat, quand bien même ce ne serait qu’un fax, le fait ayant valeur de symbole. Un acte d’autant plus scandaleux que l’on en est à supplier presque que cesse ce genre d’indélicatesses qui participent de cette hideuse réalité de la politique nationale : le discrédit de l’opération électorale. Si tel ministre croit si naturel d’user du matériel de son ministère à ses propres fins, au point de le  » faire savoir  » à la presse, combien de ses pairs en font de même, et pire peut— être, mais avec bien plus de vigilance que M. Haïchour ?

Est-ce par ce genre d’exemples que Belkhadem espère convaincre l’électorat de voter massivement aux élections ?

Il faut croire que son appel au civisme (sic) n’est que de pure forme, puisque lui-même, certainement sûr des…moyens de sa politique— c’est le cas de le dire—, a parié sur une victoire totale de sa formation le 17 mai. Reste à savoir si la commission de M. Bouchaïr, qui a justement vocation à sanctionner ce type de pratiques, considérera assez grave que l’on use d’un fax ministériel à des fins électorales pour sévir. Ou, si elle jugera qu’il n’y aurait pas de quoi fouetter un chat, tout comme M. le ministre de la Postea dû juger sans grand préjudice pour lui de faire part à la presse de son sens du respect du bien public…

Hakim Outoudert

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