Les préoccupations des paysans

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Le regroupement que vient d’organiser l’UNPA d’Ighram, dans la salle de l’APC, a révélé moult besoins non satisfaits des fellahs, lesquels n’avaient franchement pas caché leur désappointement et leur mécontentement quant à l’absence du maire et de son exécutif à ce jour. Les points récurrents soulevés étaient l’aménagement de pistes agricoles, le logement rural, l’élevage, l’électricité, l’eau et l’artisanat féminin.

Le problème de pistes impraticables ou fermées, selon les nombreux intervenants touche non seulement l’agriculteur mais le citoyen en général. Nous exigeons qu’une commission aille s’en rendre compte de visu. Tous nos travaux ont été freinés, bloqués cette année”, disent des citoyens des villages Tighilt-Makhlouf et Tazaghart.

Dans cet ordre d’idées, l’on rappellera dans la salle, la détresse du village Iazounène, en proie à des glissements dangereux. On apprendra, lors de ce regroupement que la somme de 500 millions a été allouée par l’APC pour l’aménagement de pistes agricoles. Somme jugée infime par les fellahs. “Elle servira tout juste pour une piste importante”, disent-ils.

Un paysan du douar Ighram abordera la problématique de la mauvaise répartition de projets. “Que ce soit au niveau de la commune, de la daïra ou de la wilaya”, aucun projet n’est passé dans le cadre du PPDR. Ce dernier s’appelle désormais PPDRI”, expliquent Arezki Iskounène, responsable de la chambre d’agriculture de la wilaya de Béjaïa.

Le représentant de la circonscription des forêts d’Akbou dira que le PPDR a été explicité presque dans tous les villages de la commune d’Ighram. “Du moins à plus de 70%. Et toutes les enquêtes ont été faites pour le village Taslent”, précisa-t-il.

Il ajoutera que le projet Taslent est actuellement au niveau de la daïra. Ainsi, on saura à propos de Taslent, que pour l’investissement collectif, concernant la diversification des activités économiques et la protection des ressources naturelles et dont le porteur des projets est la Conservation des forêts, sont portés l’aménagement des voies d’accès et le reboisement de protection.

Concernant la modernisation du village deux projets sont inscrits : le renforcement de l’AEP (hydraulique) et la construction d’un centre culturel (DUCH). Quant à l’investissement personnel, sont citées la création d’une unité d’élevage apiculture et une unité d’élevage ovins-bovins. Concernant le logement rural, le nombre de logements attribué (environ 200 à ce jour, nous explique Madjid Ighessanen, coordinateur UNP Ighram) est jugé insignifiant par les intervenants.

“Je n’arrête pas de signaler le blocage des dossiers au niveau de l’APC. Quand un dossier est retourné pour manque de pièces, pourquoi moisit-il dans les tiroirs ? Pourquoi ne pas aviser aussitôt le concerné pour le compléter ?”, fulminait Ighessanen.

Le représentant de l’agriculture d’Ighram expliquera que concernant le logement rural participatif (aidé), une cellule d’animation regroupant tous les services techniques existe au niveau de la daïra. Le postulant est orienté vers l’un ou l’autre de ses services selon le cas. Quand un dossier est ajourné (manque de pièces), il faudra le compléter. Quand il reçoit un avis défavorable, le postulant pourra introduire un recours auprès de la daïra.

En cas d’un second avis défavorable, le recours pourra être introduit auprès de la wilaya. Quand une suite favorable est réservée au dossier, il est alors soumis à étude et éventuellement pour l’établissement de la décision d’octroi. “Le paiement se fera alors en 3 tranches : 10 millions après réalisation de la plate-forme, 20 millions après la pose de la dalle et les 20 millions restants après l’achèvement de tout l’extérieur”, précisait le représentant de l’agriculture de la commune d’Ighram.

Toujours par rapport au logement, les fellahs remettent en cause les 50 millions qu’ils sont tenus de verser. “Si on avait cette somme, on n’irait pas demander un logement”, s’exclamaent-ils.

Un autre se soulèvera contre les impôts payés sur leurs demeures “construites par nous-mêmes, sans plan ni normes. Et on nous sort un montant prenant effet depuis 93 !”, se lamentait un vieux fellah. Madjid Ighessanem abordera un autre problème. “Nous exigeons la restitution aux fellahs, d’Ighram des 16 millions pris”, précisera : “Quand l’agriculteur se présente pour la décision, il lui est d’abord demandé 2 rames de papier. Au total, 16 millions ont été pris. sur une déclaration, ce responsable a été suspendu de ses fonctions”.

Le problème de l’électricité est aussi fortement exposé. “Figurez-vous que même des bâtiments d’élevage en sont dépourvus”, nous dit Ighessanen. Enfin, les paysans de la commune d’Ighram sollicitent des commissions pour expliquer le PPDRI dans les villages.

Rappelons que les projets collectifs sont financés à 100% par l’Etat. Pour l’individuel, il y a la participation de l’Etat et un crédit bancaire sans oublier la contribution individuelle explique le représentant de l’agriculture d’Ighram. “Il ne faut pas aussi oublier qu’il y a le remboursement du prêt, capital et par intérêts, à la banque”, poursuivait-il.

Le PPDRI (Projet de proximité de développements intégré) est construit autour des thèmes fédérateurs “Modernisation et/ou réhabilitation d’un village ou d’un k’sar”, “amélioration de la qualité des conditions de vie en milieu rural (tourisme, artisanat, produits locaux)”.

Valorisation des sites historiques et culturels, PME/PMI, énergies renouvelables, technologies de l’information et de la communication, retour des populations. Nouvelles installations, protection et valorisation des ressources naturelles (forêt, steppe, oasis, montagne, littoral)”, valorisation des manifestations traditionnelles…

Taos Yettou

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