»On nous a amputés d’une partie de nos résultats »

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La porte-parole du parti des Travailleurs( PT), Louisa Hanoune, 53 ans, au discours gauchisant, est revenue, hier, sur les conditions de déroulement des élections législatives de jeudi dernier et le score obtenu par son parti.

Elle a tenu de, prime abord, à exprimer sa « satisfaction » des conditions dans lesquelles le scrutin s’est déroulé, et ce, malgré les attentats d’Alger et ceux de Constantine commis à la veille des élections. « Il n’y a pas eu de violence physique. Cela est une victoire de la démocratie et de la souveraineté », a-t-elle constaté lors d’une conférence de presse animée au Centre international de presse à Alger. Intervenant au sujet de la fraude, Hanoune a estimé que son parti a relevé des dépassements dans 10 wilayas du pays, lesquels dépassements ont été l’œuvre de militants locaux des partis politiques.

« La tendance générale n’ a pas été à la fraude mais des militants de formations et des encadreurs ont versé dans la fraude », a -t-elle précisé. A cet effet, elle a cité les agissements des P/APC de Djabahia à Bouira et un autre de Mascara, tous deux d’obédience RND, qui faisaient dans la provocation en dépit de la saisie de la Commission nationale de surveillance des élections. D’autres irrégularités ont été aussi constatées, selon Hanoune, dans les wilayas de Sétif et Tizi Ouzou où les élections furent entachées de fraude et de manipulations. D’ailleurs, la passionaria du PT a exigé à ce que le scrutin soit refait dans ces régions.

« Les résultats sont inacceptables. On a demandé à ce que les bulletins soient d’une autre couleur. Mais rien n’a été fait », a-t-elle déploré.

Et d’ajouter que les militants du PT ont affiché un comportement exemplaire afin de ne pas répondre à certaines provocations. S’agissant de la désaffection et le sentiment de défiance exprimés par les citoyens, l’intervenante a souligné que ceci n’est pas un boycottage mais une abstention qui s’apparente à des cris de détresse. De son point de vue, cette abstention est venue signer la faillite de la politique adoptée par le gouvernement. « Il est temps de prendre des décisions courageuses et de lancer le débat », a-t-elle préconisé.

Commentant les 26 sièges raflés dont 11 reviennent à des femmes, la numéro 1 du PT a soutenu que ces résultats ne reflètent pas la valeur du parti avant de révéler « qu’on nous a amputé d’une partie de nos résultats ». Hannoune n’a pas mis de gant pou fustiger la lettre envoyée d’abord à l’AFP avant d’atterrir sur le bureau du président de la République et dans laquelle des partis politiques, notamment le RCD, HSM et Ennahda, accusent le FLN de commettre une fraude généralisée. « Cette missive est truffée de mensonges. C’est une dérive utilisée par la presse étrangère pour amplifier les choses », a-t-elle noté en mettant à l’index l’éditorial du journal Le Monde de vendredi dernier.

Affirmant ne pas avoir été associée dans sa rédaction dans ladite lettre, elle a qualifié de « totalitarisme » la décision prise par Sid Bouchair d’envoyer ce document sans l’aval du PT et du FLN. La porte-parole du PT n’a pas été tendre avec les membres de la coalition gouvernementale en affirmant que le taux élevé d’abstention est une sanction contre ces mêmes partis. « Ils tiennent un discours qui fait peur aux citoyens, notamment la privatisation, la dénationalisation et la gestion du dossier de l’eau », s’est-elle indignée.

Quid de l’intégration du futur staff gouvernemental ? Ne voulant pas intégrer un gouvernement à l’option libérale, Hanoune a écarté d’un revers de la main une telle option, en appelant à la démission de Khellil et de Temmar, respectivement ministres de l’Energie et de l’Investissement.

Elle a prévenu, à cet effet, la trïoka présidentielle qui détient la majorité parlementaire contre le chaos.

Hocine Lamriben

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