La coquette station balnéaire de Souk El Ténine, située à une quarantaine de kilomètres à l’est de la wilaya de Béjaïa, a connu une expansion ces dernières années et prend de plus en plus les allures d’une ville qui se recherche en proie à un exode auquel elle n’était pas préparée.
Sa population est passée du simple au double en un temps record. Plusieurs familles issues des régions touchées par le terrorisme, à l’image de Tamridjet, Laâlam, Aït Felkai, Ziama ou des hauteurs de Melbou, ont afflué à la recherche de la quiétude et de la sécurité. Par conséquent, bon nombre d’entre elles endurent un véritable calvaire au quotidien et survivent dans l’indigence la plus totale L’exemple du “bidonville” de la cité de recasement “SAS” situé à quelques encablures à peine du siège de l’APC illustre cette situation des plus déplorables dans laquelle près d’une dizaine de familles vivent depuis des lustres et subissent le supplice des nuits hivernales glaciales et des journées estivales étouffantes. “L’état des lieux laisse à désirer et le phénomène est, semble-t-il, loin de connaître un dénouement, au contraire, il enregistre une progression alarmante dans une indifférence générale”, témoigne un habitant.
Par ailleurs, les lotissements I et II jouxtant le village agricole, connaissent des constructions illicites, au grand dam des riverains, qui ne savent plus où donner de la tête pour dénoncer ces pratiques illégales qui voient le jour sous le regard indifférent des autorités responsables. En effet, des habitations de fortune grandissent à proximité du CEM base 7 sur un terrain agricole offrant un visage “hideux” à la périphérie au détriment d’une nature qui ne cesse de crier justice. “Cette construction de fortune (bric-à-brac) constitue une grave atteinte à l’environnement et risque, désormais, d’engendrer une bidonvilisation menaçante pour la région”, nous a déclaré un villageois.
Si les choses contiennent à évoluer ainsi avec cette “hideuse” transformation, œuvre indigne de certains “hors la loi” et si des mesures urgentes tardent à être engagées pour reloger la population de la cité SAS, dans quelques années il ne restera plus rien de l’aspect d’antan de Souk El Tenine.
R. Zerrouk