« Les relations entre nos deux pays sont essentielles». C’est ainsi que le Président français, Nicolas Sarkozy, voit les relations entre son pays et l’Algérie.
Le sentiment exprimé par le nouveau chef de l’Etat français dans une lettre envoyée à Abdelaziz Bouteflika vient conforter l’avis déjà souligné par Sarkozy, alors candidat à l’élection présidentielle. Et pour donner une dose de conviction, ou plutôt de réalisme, le Président français se dit «convaincu » que l' »approfondissement » de la relation d' »exception » entre l’Algérie et la France « doit constituer une priorité commune ».
« Comme vous, je suis convaincu que l’approfondissement de la relation d’exception entre l’Algérie et la France doit constituer une priorité commune, car il répond aux attentes de nos deux peuples et pourra, j’en suis sûr, servir de modèle aux rapprochements nécessaires de part et d’autre de la Méditerranée », écrit encore Nicolas Sarkozy à son homologue Abdelaziz Bouteflika, dans ce message où le protocole a pris le dessus.
« Les relations entre nos deux pays sont essentielles et vous trouverez en moi un interlocuteur soucieux de les renforcer encore, dans cet esprit de coopération et de respect mutuel auquel nous sommes tous deux attachés », a souligné le Président français. Mais pour ne pas éloigner les relations des deux pays de leur espace naturel, Sarkozy a situé les liens entre l’Algérie et la France dans leur cadre méditerranéen.
« Avec les pays de l’espace méditerranéen, je souhaite, en effet, que nous bâtissions une union pour relever ensemble, et avec succès, les défis qui nous sont communs », a-t-il indiqué, ajoutant que « dans cette entreprise ambitieuse et tellement nécessaire, je sais que je pourrai compter sur votre soutien et sur votre détermination ». C’est, en fait, la première fois que le nouveau Président français se prononce sur les relations entre son pays et l’Algérie depuis sa prise de fonction à la tête de l’Etat français, le 16 mai dernier. Dix jours auparavant, le 6 mai, le Président Abdelaziz Bouteflika avait envoyé une lettre de félicitations à Nicolas Sarkozy à l’occasion de son élection. Le président de la République avait notamment dit vouloir «travailler le plus vite possible» avec le nouveau chef de l’Etat français, sur les relations entre les deux pays.
Il est utile de rappeler que, contrairement à Jacques Chirac, son prédecesseur, Nicolas Sarkozy n’est pas favorable à la signature d’un traité d’amitié entre la France et l’Algérie. «L’amitié, c’est les actes», disait-il récemment. Il refuse aussi «la repentance», condition exigée par l’Algérie comme préalable à toute amitié avec son ancien colonisateur.
Ali Boukhlef