l Si le comité de facilitation qui a réuni dans l’urgence, autour d’une table toutes les parties opérant au port de Béjaïa avait réussi à aplanir l’essentiel des difficultés induites par les travaux entamés à proximité de la gare maritime sur les quais 6 et 7, il n’en avait pas moins énuméré quelques problèmes, qui jusqu’en 2008 risqueraient de causer quelques désagréments. Le moindre n’étant sûrement pas les retards, à chaque escale pour les compagnies qui mettant à profit ce qu’elles appellent la haute saison, tentent comme de juste de faire le plein à chaque rotation, avec en plus l’art et la manière dont justement l’argument massue de la ponctualité.
Ce qui s’est passé, jeudi dernier, n’est pas de nature à rassurer passagers et compagnies maritimes. “Le Danielle Casanova” ferry de la SNCM, compagnie française, a accosté avec
223 véhicules et 600 passagers. Les formalités, que ce soit pour les débarqués ou pour ceux en partance vers l’Hexagone ont été éreintantes par leur exaspérante lenteur et la canicule, présente ce jour précis. C’est du moins l’avis de plusieurs passagers. Quant au personnel du navire, commandant y compris, il fulminait tout simplement. Le départ prévu à 11h30 n’a pu s’effectuer qu’à 16 h, soit un retard de 4 heures 30. Ce qui, d’un strict point de vue économique, est inacceptable. Un retard difficilement rattrapable, même en poussant les machines à leur maximum. La raison évoquée par une partie de la communauté portuaire tient à la faiblesse des moyens humains, mis à rude contribution, de surcroît ce jour-là. “Loin du renforcement annoncé, il y a moins d’argent de contrôle”, précisera un préposé à la consignation. La réduction drastique de l’espace réservé aux véhicules, ceint par une clôture dressée par Cosider, entreprise en charge du confortement des quais 6 et 7 réduit le rythme d’intervention du contrôle véhicule, et celà, nonobstant l’extension du dock 8. Bien au-delà du retard dont ne saurait souffrir aucune compagnie maritime, les désagréments endurés par les passagers ont exaspéré plus d’un. Sachant qu’avec 181 véhicules et 481 passagers embarqués, soit le quart de sa capacité théorique, passagers, opérateurs maritimes ou simples curieux sont tous en droit de se poser la légitime question de savoir ce qui en sera en période de pointe quand il s’agira de traiter plusieurs centaines de véhicules et plus de 2 000 passagers ?
De se côté, l’EPB, par la voix de son DG, M. Moussaoui, tout en ne niant aucunement le retard, le ramenant tout de même à 3 heures de l’expérimentation d’un nouveau circuit qui demande du temps et de la patience avant d’être totalement maîtrisé et d’une fouille plus minutieuse des passagers et véhicules, sécurité oblige. Celà dit, le premier responsable du port se dit parfaitement conscient des enjeux. Ce qui ne l’empêche pas de faire montre d’un optimisme de bon aloi : “La saison estivale sera excellente. Nous mettrons à profit le temps qui nous reste avant le grand rush pour roder notre nouveau système d’accueil de manière à réduire les temps de passage en douane et partout des temps d’escale”. C’est dans cette optique que le comité de facilitation a demandé à la douane de détacher quatre à cinq de ses fonctionnaires à bord de manière à opérer durant la traversée et à délivrer le fameux titre de passage en douanes…
M. R.