Sur fond de déficit en légitimité

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Un retard, cependant, qui avait d’autant plus surpris qu’il a été décidé à l’encontre des dispositions constitutionnelles, dont l’article 113 qui dispose clairement que l’Assemblée populaire est investie dix jours après les élections.

A l’origine de ce report, selon l’hypothèse la plus plausible émise par la presse, les négociations entre les membres de l’Alliance, le FLN, le MSP et le RND, autour de la présidence de l’institution élue.

Ce fut chose faite jeudi avec le consensus établi entre les partis de l’Alliance sur la personne de M. Ziari, tête de liste FLN à Alger, et ministre délégué aux Relations avec les deux chambres parlementaires.

Ce « détail », étant réglé, la séance d’investiture de la sixième législature se déroulera comme prévu ce 31 mai.

Elle sera présidée, conformément au règlement intérieur de la Chambre basse, par un bureau provisoire composé du doyen et des deux plus jeunes députés, Sa mission consistera à procéder à l’appel nominal des députés, ainsi qu’à superviser l’élection du président de l’Assemblée populaire nationale. Quant à la configuration des forces représentées à la nouvelle Assemblée, la majorité que constitue les partis de la coalition au pouvoir, a été reconduite, soit le Front de libération nationale avec 136 sièges, le Rassemblement national démocratique (RND), qui compte 62 sièges et le Mouvement de la société pour la paix (MSP), avec 51 députés. Ces trois partis forment la majorité présidentielle.

Le RCD, qui fait son entrée à l’APN après cinq années de traversée du désert, a quant à lui obtenu 19 sièges, alors que le PT de Louisa Hanoune, a pu, lui, arracher 26 sièges.

De son côté, le Front national algérien (FNA) est représenté par 15 élus.

Or, il faut croire que l’opposition à l’Alliance majoritaire n’aura pas de grandes marges de manœuvre durant cette nouvelle législature, notamment pour ce qui est de peser sur la perspective de révision des lois, électorale et celle sur les partis, jugées prioritaires par les partis membres de la coalition.

Et cela, en effet, dans la mesure où, les partis de l’Alliance sont apparus lors de leur conclave du dimanche dernier pleins de disponibilité les uns envers les autres.

En ce sens qu’outre la présidence de l’Assemblée, les partenaires du FLN lui ont concédé des postes de souveraineté dont la présidence des commissions les plus importantes de la Chambre basse, celle de la défense, des finances, des affaires étrangères, de l’économie, selon des sources informées.

Ce qui est certain en tous les cas, c’est que le parti de Belkhadem a pu négocier trois vice-présidences, sur les cinq existantes et quatre commissions permanentes sur les douze que compte la Chambre basse.

Une entente toute de cordialité, tel que remarqué par les journalistes présents à la réunion de l’Alliance qui s’explique par le lourd déficit de légitimité que leur a infligé le fort taux d’abstention aux législatives du 17 mai, le plus important jamais enregistré par l’Algérie depuis 1962.

Un facteur de vulnérabilité pour les partis de l’Alliance, exacerbé par les conditions très controversées du déroulement du scrutin. La vive suspicion quant aux cas de fraude objets d’une polémique au sommet entre le ministère de l’Intérieur et la commission Bouchaïr soutenue par Ouyahia, lui-même, demeure non dissipée, en dépit de la confirmation des résultats par le Conseil constitutionnel.

H. O.

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